Rouslan Kotsaba vient d’Ivano Frankovsk, une localité située dans la partie occidentale de l’Ukraine qui est restée fidèle à Kiev. Il a été accusé de trahison et d’espionnage, a écrit sa femme sur sa page Facebook. Elle a aussi rapporté que la police avait fait une perquisition à son domicile et saisi les effets personnels du journaliste.
Le journaliste n’a reconnu que ses appels à éviter la conscription.« Je pense que c’est plus facile d’être emprisonné pendant deux à cinq ans, que de participer à la guerre civile et tuer ou aider à tuer mes compatriotes qui habitent dans l’Est. Même s’ils ont un autre avis et trouvent qu’il ne vaut pas la peine d’obéir au gouvernement à Kiev », a-t-il dit dans une vidéo diffusée le 17 janvier.
« Je refuse d’être mobilisé et demande à tous ceux qui ont été appelés de refuser », explique-t-il. Il estime que même s’il ne veut pas faire la guerre civile, il reste prêt à servir dans l’armée pour le cas où l’Ukraine doit se défendre contre un autre pays.
Un tribunal d’Ivano-Frankovsk a initialement emprisonné Rouslan Kotsaba pour 36 heures, avant d’édicter une nouvelle peine, de peur que le journalise quitte le pays ou parte pour les régions de Donestk ou de Lougansk.
Selon l’agence d’information Firtka, le journaliste ukrainien a 5 jours pour faire appel de sa détention à domicile, ce qu’il a prévu de faire en arguant qu’il avait des enfants en bas âge et que ses parents sont malades.
Mais les services de renseignement ukrainiens n’ont pas seulement accusé Rouslan Kotsaba de perturber la conscription, mais aussi d’avoir donné des interviews aux médias russes. La punition maximale pour un crime de trahison est de 15 ans de prison.
Le gouvernement ukrainien essaie de faire taire les protestations contre la mobilisation de nouveaux soldats. Les autorités à Marioupol dans l’Est de l’Ukraine ont ainsi promis d’arrêter tous ceux qui participeront aux manifestations contre la conscription.
Cependant, un bon nombre d’habitants ont refusé de se rendre dans les bureaux de conscription. Quelques-uns ont même quitté le pays. Plus de 7 000 personnes font face déjà à des charges criminelles pour s’être soustraits au service militaire à la fin du mois de janvier.
Le gouvernement ukrainien a imposé une restriction temporaire de quitter le territoire pour les hommes susceptibles d’être mobilisés. La conscription militaire s’est poursuivie en janvier 2015 et pour toute l’année, 100 000 hommes supplémentaires seront appelés à servir sous les drapeaux.