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La Défense russe en alerte à la veille d'exercices militaires de Kiev près de la Crimée

Comme annoncé le 30 novembre par un porte-parole de Kiev, l'Ukraine va mener des exercices militaires pendant deux jours près de la péninsule de Crimée, rattachée à la Russie par référendum en 2014. Moscou dénonce une provocation.

«Au Kremlin, on préfèrerait que ne soient pas rendues possibles des actions de la part de l'Ukraine qui violeraient le droit international, qui pourraient aboutir à la création de conditions dangereuses pour les vols internationaux au-dessus du territoire russe ou dans les régions avoisinantes», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Moscou réagissait ici aux propos du porte-parole de l'armée ukrainienne, Andreï Lyssenko, qui, cité par l'agence Interfax-Ukraine, a déclaré plus tôt que des exercices seraient effectués les 1er et 2 décembre «sur son territoire national», à la frontière avec le territoire russe de la péninsule de Crimée. «Personne ne va nous dire ce que nous avons à faire», a ajouté le porte-parole de l'armée ukrainienne.

Le vice-ministre de la Défense ukrainien, Alexandre Doublian, a déclaré que des essais de missiles seraient «tout à fait conformes au droit international».

Ce genre d'exercices à proximité de la péninsule de Crimée serait une première pour Kiev et la raison n'en est pas connue. L'Ukraine n'a en outre pas précisé si ces tests militaires impliqueraient des cibles spécifiques.

Le ministère russe des Affaires étrangères a également qualifié la déclaration de Kiev de «provocation à grande échelle». Par ailleurs, l'Agence fédérale du transport aérien russe a assuré ne pas avoir l'intention de fermer l'espace aérien au-dessus de la Crimée.

Néanmoins, les forces anti-aériennes russes en Crimée ont été tout de même mises en état d'alerte, alors que l'autorité de l'aviation civile russe estime que les missiles ukrainiens pourraient passer à proximité de la capitale de la Crimée, Simferopol.

L'Ukraine a vu ses relations avec Moscou se dégrader considérablement depuis le coup d'Etat qui a mené à la destitution, début 2014, du président Viktor Ianoukovich, suivie d'un référendum sur l'autodétermination de la Crimée. Ses habitants avaient choisi, à l'issue du vote, que la péninsule soit rattachée à la Fédération de Russie. 

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