La France appelle à convoquer une réunion sur Alep ce 30 novembre «pour détourner l’attention de ce qui se passe à Mossoul, où la situation est beaucoup plus dramatique que dans l’Est d’Alep, à de nombreux égards, notamment humanitaires», a confié à des journalistes l’ambassadeur de Russie à l’ONU Vitali Tchourkine. «Compte tenu de la gravité de la situation [dans l’Est d’Alep] où les combats se poursuivent, des améliorations y sont observées», a-t-il ajouté.
Le diplomate russe a également qualifié l’initiative française de vouloir «accuser le gouvernement syrien et la Russie, notamment quand les autorités syriennes lancent une contre-offensive afin de reprendre le contrôle de certains territoires».
Vitali Tchourkine s’est également insurgé de la déclaration récente du représentant du département d’Etat John Kirby, qui a affirmé que «chaque jour, des milliers de gens mourraient et étaient blessés» à Alep à cause des actions du gouvernement syrien, pour lesquelles la Russie «est complètement responsable». «C’est scandaleux... de la propagande éhontée», a fait remarquer le diplomate russe en ajoutant que Washington n’apportait aucun élément concret pour appuyer ses affirmations.
La Défense russe dénonce le manque d’aide humanitaire de l'Occident à Alep
En deux jours, l’armée syrienne a repris le contrôle d’une grande partie du nord-est d’Alep en libérant un total de 90 000 civils des mains des terroristes, notamment la branche d’Al-Qaïda, le Front al-Nosra. Mais les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’ONU gardent le silence à ce sujet, regrette le représentant du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov.
«Au cours de ces derniers jours, ils demandaient tous instamment de laisser passer des colonnes de camions contenant de l’aide humanitaire vers les quartiers contrôlés par les djihadistes dans l’Est d’Alep», a rappelé le haut responsable russe. Mais pour le moment, alors que les quartiers ont été libérés des djihadistes et qu'il existe «toutes les conditions nécessaires», aucune proposition d’aide humanitaire de la part de l’Occident n’a été faite, selon le représentant du ministère russe de la Défense. «De toute évidence, cette aide était destinée à d’autres», a-t-il conclu.
La plupart de l’aide humanitaire de l’ONU va aux régions contrôlées par les rebelles
Le ministère russe des Affaires étrangères a aussi critiqué la distribution de l’aide humanitaire à Alep. La représentante du ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova a déclaré que la plupart de l’aide humanitaire de l’ONU était fournie dans les régions contrôlées par des rebelles, notamment ceux du Front al-Nosra. D'après elle, 1% seulement de l’aide de l’ONU va à Deir al-Zor, où au moins 200 000 personnes sont emprisonnées par Daesh.
En attendant, le 29 novembre, les actions des militaires syriens ont aidé à libérer plus de 5 500 civils, dont une moitié d'enfants, a fait savoir le représentant du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov. Selon lui, ils sont tous logés dans les centres humanitaires déployés par les autorités syriennes. La Russie a aidé les autorités locales à y distribuer des biens de première nécessité et des médicaments et aussi y ouvrir des postes médicaux. Ainsi, 150 cuisines de campagne russes offrent des repas chauds pour toute la population dans le besoin.