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«Connaissez vos limites !» : Erdogan dénonce l'ingérence de l'UE dans les affaires de la Turquie

Après avoir menacé d'ouvrir les portes de l'Europe aux migrants, le président turc s'en est une nouvelle fois pris aux élus du Parlement européen, en raison de leur récente résolution dénonçant la répression post-tentative de putsch menée par Ankara.

«Le gouvernement [turc] peut étendre la portée de l'état d'urgence. Qu'est-ce que cela peut vous faire ? Est-ce que le Parlement européen dirige ce pays et ce gouvernement [la Turquie] ? Connaissez-vos limites !», a lancé le président turc Recep Tayyip Erdogan à l'adresse des euro-députés, selon l'agence turque Anadolu. En cause : le vote par le Parlement européen d'un texte appelant au gel des négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), en raison de la répression jugée «disproportionnée» menée par les autorités turques depuis la tentative de coup d'Etat de cet été.

«Est-ce que vous, [les Européens], invitez chez vous des groupes terroristes ?», s'est également demandé avec amertume le chef d'Etat turc, samedi, afin de justifier sa politique, avant d'assurer que la Turquie continuerait «à avancer sur sa voie quoi que [les Européens] disent».

Vendredi 25 novembre, déjà, le leader turc s'était emporté contre les Parlementaires européens, menaçant d'ouvrir les frontières de l'Europe aux migrants.

Dénonçant la «purge» menée par Ankara, les euro-députés appellent à un gel des relations euro-turcs

La résolution du Parlement européen à l'origine de cette colère, adoptée jeudi 24 novembre à une large majorité, condamne les «mesures disproportionnées» prises par les autorités turques au nom de la lutte contre le terrorisme, celles-ci violant selon les élus européens «les droits essentiels et les libertés protégés par la Constitution turque».

En octobre, Ankara a prolongé de trois mois supplémentaires sont état d'urgence, déclenché à l'issu du coup d'Etat avorté du 15 juillet. Dans la foulée de cet événement, les autorités ont arrêté des dizaines de milliers de militaires, de magistrats, de responsables scolaires et universitaires ou encore de journalistes.

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