Vendredi 18 novembre dernier, Ginella Massa est devenue la première présentatrice de télévision canadienne à arborer un foulard lors d'une prise d'antenne en direct. Elle intervenait pour présenter les nouvelles du soir sur la chaîne d'information CityNews de Toronto.
Immédiatement après avoir rendu l'antenne, la jeune journaliste de 29 ans a publié un tweet pour se féliciter de cette première, à laquelle elle a tenu à donner un sens symbolique. «C'est dans la boîte ! Ce soir, ce n'est pas un événement seulement pour moi. Je ne crois pas qu'une femme ait jamais présenté les informations en hijab au Canada. Merci CityNews !», a-t-elle écrit.
Pourtant, dès la diffusion des premières images, la tenue ostentatoire de la journaliste a fait réagir les réseaux sociaux. Certains y ont vu le signe d'un début de mainmise des musulmans sur le pays : «L'islamisation [du Canada] est en marche.»
A l'inverse, plusieurs personnes ont publié des messages de soutien, tel ce représentant de l'organisation non-gouvernementale Human Rights Watch, qui a salué «la première femme voilée» à présenter les informations, tout en précisant que «le ciel ne [nous] [était] pas tombé sur la tête».
Après avoir précisé qu'elle avait surtout reçu des messages d'encouragement, Ginella Massa a répondu à ses détracteurs par un nouveau message sur Twitter, évoquant avec ironie «la beauté du Canada», suite aux «messages de haine reçus à la fois en anglais et en français».
Ces dernières années, le multiculturalisme, la laïcité et les rapports entre religion musulmane et espace public sont devenus des thèmes politiques récurrents au Canada.