Quand Boris Johnson tape sur les nerfs de ses collègues européens

Quand Boris Johnson tape sur les nerfs de ses collègues européens Source: Reuters
Boris Johnson horripile bon nombre de chancellerie en Europe
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Déjà tendues, les relations entre le chef de la diplomatie britannique et plusieurs officiels européens semblent avoir atteint le point de non retour. Le Britannique est qualifié d’arrogant et manquerait de respect à ses collègues.

Boris Johnson a gagné sa notoriété à l’étranger alors qu’il officiait en tant que maire de Londres. Connu pour ses déclarations fracassantes, il s’était déjà aliéné quelques personnalités d’importance en dehors du royaume. Fer de lance des pro-Brexit, il avait, à la surprise générale, obtenu de Theresa May le poste de chef de la diplomatie. Et depuis qu’il occupe ses nouvelles fonctions, ses relations avec ses collègues européens ne cessent de se dégrader.

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Un exemple ? Le revirement de sa position quant à l’adhésion de la Turquie au sein de l’Union européenne. Durant la campagne pour le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, Boris Johnson avait agité, à plusieurs reprises, la menace que représenterait l’entrée de la Turquie dans l’Union. Il en avait même fait l’un de ses arguments phares, mettant en avant le risque de voir déferler des vagues migratoires incontrôlées sur l’Europe.

Mais voici qu’en septembre dernier, l’ancien édile s’est rendu en Turquie afin d’assurer Ankara qu’il soutiendrait le processus d’adhésion du pays à l’entité supranationale européenne.

C’est une provocation purement arrogante quand il nous dicte ce que nous devons faire. Je ne peux plus respecter ce qu’il fait

De quoi faire s’étouffer le député européen allemand Manfred Weber. «C’est incroyable pour parler honnêtement. C’est une provocation», a déclaré au journal The Times ce proche d’Angela Merkel. Avant d’ajouter : «Durant la campagne, il diffusait des tracts arguant que la Turquie, la Syrie et l’Irak pourraient devenir membres de l’Union européenne. Il a joué sur les peurs liées à l’immigration. Et quelques semaines plus tard, il rencontre le président Erdogan et lui offre son soutien afin que la Turquie rejoigne l’Union européenne. C’est une provocation purement arrogante quand il nous dicte ce que nous devons faire. Je ne peux plus respecter ce qu’il fait.»

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Le «Prosecco gate»

«Ce n’est plus amusant. On parle de choses sérieuses», rapporte un ambassadeur européen au Times. Le groupe de recherche British Influence est arrivé à la même conclusion. Après avoir parlé aux ambassadeurs des 27 pays membres, il a conclu que «la réputation de Johnson ne traversait pas toujours bien la Manche».

Ce n’est plus amusant. On parle de choses sérieuses

La semaine dernière a été le théâtre d’un quasi incident diplomatique entre le Royaume-Uni et l’Italie. Boris Johnson a menacé la péninsule de restrictions sur les ventes de prosecco si son gouvernement ne soutenait pas le maintien de la Grande-Bretagne à l'intérieur du marché unique. L’enjeu est de taille pour l’Italie qui exporte d'énormes quantités de son vin pétillant au Royaume-Uni. Selon le cabinet américain IRI, il a même dépassé le champagne dans le coeur des consommateurs britanniques. La déclaration de Boris Johnson avait d'ailleurs été qualifiée d’insultante par le ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda.

Du côté de Frank-Walter Steinmeier, l’homologue allemand de Boris Jonhson, c’est encore pire. Selon le Financial Times, il ne supporterait tout simplement plus de se trouver dans la même pièce que son pendant britannique.

Entre eux, ils n’ont aucune idée de ce que signifie réellement le Brexit

La manière dont le Royaume-Uni gère le processus de sortie est également une pierre d’achoppement. Un rapport daté du 7 novembre réalisé par le cabinet Deloitte que le Times s’est procuré s’alarmait du fait que le gouvernement de Theresa May n’ait pas de plan. Des inquiétudes partagées par Frank-Walter Steinmeier. «Je n’ai rien entendu de nouveau. Entre eux, ils n’ont aucune idée de ce que signifie réellement le Brexit», a-t-il déclaré à la suite d’une rencontre avec David Davis, secrétaire d'Etat à la sortie de l'Union européenne du Royaume-Uni.

Le problème principal concerne le désir du Royaume-Uni de rester au sein du marché unique tout en quittant l'Union proprement dite. Une option rejetée par Bruxelles tant que Theresa May restera inflexible concernant les restrictions au niveau de l’immigration qu’elle souhaite mettre en place. Sans surprise, Boris Johnson fait également le forcing de son côté mais les relations difficiles qu'il entretient avec ses homologues européens risquent de compliquer les projets de Londres.

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