Une manifestation réunissant entre 400 et 1 000 personnes (selon les estimations) s’est déroulée le 21 novembre en plein centre de Kiev pour célébrer la «Journée de la Dignité et de la Liberté» commémorant le troisième anniversaire de Maïdan. En 2013, des protestations avaient eu lieu à Kiev, dégénérant en violences qui avaient elles-mêmes abouti à un coup d’Etat en 2014. Les évènements de cet hiver avaient plus d’une centaine de morts.
La journée avait débuté de manière plutôt paisible. Les Ukrainiens évoquaient les événements d'il y a trois ans, partageaient des photos sur les réseaux sociaux et déposaient des fleurs devant le monument aux personnes décédées dans les violences.
Mais, plus tard, la situation a dégénéré : les nationalistes radicaux des mouvements Secteur Droit et Marteau Blanc présents depuis le début dans les rangs des manifestants ont apporté des pneus sur la place de l’Indépendance au centre de Kiev et y ont mis le feu.
Les affrontements avec la police ont éclaté quand un groupe de jeunes hommes cagoulés a appelé à «défendre les valeurs démocratiques», arguant que la police cherchait à disperser «une manifestation pacifique».
Environ 500 personnes ont ensuite quitté la place de l’Indépendance et se sont dirigées vers le bureau de l’ancien chef de l’administration de l’ex-président ukrainien Leonid Koutchma et actuel chef du parti «Choix ukrainien», Viktor Medvedchouk. Ils en ont brisé les fenêtres et lancé des torches à l’intérieur.
Les manifestations s'en sont aussi pris aux immeubles environnants. Ainsi, le salon de beauté à proximité du bureau de Medvedchouk n’a pas été épargné et a été mis à sac par erreur. Les manifestants ont aussi brisé les vitrines d’une banque. C'est à ce moment que la police est, tradivement, intervenue.
Trois personnes ont été hospitalisées et une dizaine d’autres ont été légèrement blessées dans la soirée, selon la police.
Les protestations de l'Euromaïdan avaient commencé le 21 novembre 2013 après l’annonce de la suspension des négociations sur l’accord d’association avec l’UE. Ces manifestations ont dégénéré en heurts entre forces de l'ordre et radicaux. Le 22 février 2014 un coup d’Etat a renversé l’ancien président Viktor Ianoukovitch et amené au pouvoir l'actuel président, Petro Porochenko.