«Le verdict est sévère parce qu'il s'agit d'un acte ayant un mauvais impact sur la société» a déclaré le juge Marek Gorny, cité par l'agence PAP, pour expliquer pourquoi il est allé au delà des réquisitions du procureur. L'accusé a suivi «les pires exemples nazis», a-t-il ajouté.
A l'issue du procès, l'accusé a rejeté le verdict. «J'aurais dû être acquitté, parce que j'agis pour le bien de la nation et au nom de celle-ci», a-t-il affirmé, selon l'agence de presse PAP. Ses avocats ont l'intention de faire appel.
La justice avait été saisie par le maire de Wroclaw Rafal Dutkiewicz après qu'un mannequin représentant un juif avait été brûlé, il y a un an, lors d'une manifestation anti-migrants organisée par le groupuscule nationaliste d'extrême droite ONR.
Rafal Dutkiewicz a transmis au parquet un enregistrement vidéo de la manifestation, en soulignant que «vraisemblablement, pendant la mise à feu, on entendait des cris "Nous brûlons un mannequin de juif"».
Au cours de l'enquête, l'accusé avait déclaré avoir voulu attaquer le financier américain George Soros, non pas à cause de ses origines juives, mais parce qu'il «finance l'islamisation de l'Europe et de la Pologne», a rapporté la télévision privée TVN24. La justice a néanmoins assimilé son acte à de l'incitation à la haine ethnique.
Les questions touchant à l'antisémitisme prennent une importance particulière en Pologne, parce que c'est sur son territoire qu'avait vécu, jusqu'à la Seconde guerre mondiale, la plus grande communauté juive du monde comptant environ trois millions de personnes, soit 10% de la population.
La Pologne a été occupée par l’Allemagne dès le début de la Seconde Guerre mondiale et des millions de Polonais, dont 3 millions de Juifs polonais, ont été tués. Varsovie a en outre été rasée après la révolte de 1944.