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La Défense russe livre des preuves de l’utilisation d'armes chimiques par les terroristes à Alep

Des experts russes ont démontré l'usage par les terroristes de gaz chloré et de phosphore blanc dans leurs attaques chimiques sur Alep, après examen d'échantillons prélevés sur des civils blessés dans ces attaques.

Les preuves ont été trouvées dans le quartier 1070 d’Alep, par des officiers russes des troupes de protection nucléaire, chimique et biologique, a révélé le porte-parole du ministère russe de la Défense, le major-général Igor Konachenkov. Neuf prélèvements (fragments de mines, échantillons du sol des cratères d'obus) «ont confirmé que les terroristes avaient rempli leurs munitions de chlore et de phosphore blanc». Selon la Défense russe, leurs experts ont aussi prélevé des tissus infectés sur quatre Syriens blessés dans une de ces attaques chimiques pour un test poussé qui a mené aux mêmes conclusions.

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui est censée contrôler le maniement de ce type d'armes, n’a pas envoyé d'experts dans la région malgré les appels répétés de Moscou, a souligné le porte-parole de la Défense. «Reste que cela n’empêche pas certains membres de l’OIAC de fermer les yeux sur l’utilisation d'armes chimiques à Alep contre la population civile», a-t-il déploré.

D'après Igor Konachenkov, les résultats de l’analyse des échantillons du sol et des fragments des obus retrouvés par les experts russes à Alep seront transmis à l’OIAC.

Ce n’est pas le premier rapport du ministère russe de la Défense sur des attaques chimiques dans le quartier 1070. Plus tôt dans le mois, les militaires russes avaient révélé la découverte dans cette zone d'obus non-explosés contenant des produits chimiques, preuve que les terroristes utilisent bien des «bombes sales» à Alep.

Depuis septembre dernier, l’état-major russe prévient que certains groupes terroristes sont susceptibles de se servir d'armes chimiques contre les civils et les militaires à Alep. En octobre, des médias d’Etat syriens ont fait savoir que du gaz toxique s'était répandu dans un quartier d'Alep contrôlé par le gouvernement, ce qui avait provoqué de graves problèmes respiratoires parmi la population. Les symptômes observés sur 15 blessés témoignent de l’utilisation de gaz chloré, a confié à RT un médecin qui a pu ausculter les patients.

Des combattants auraient aussi utilisé du gaz toxique dans une attaque contre l’Académie militaire d’Alep, lorsque les forces gouvernementales syriennes et russes avaient arrêté de frapper les positions rebelles dans la ville.

Le 18 octobre, la Russie a suspendu ses frappes aériennes à Alep dans l’espoir que cette initiative mènerait à un cessez-le-feu anticipé.

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