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Collision évitée de justesse entre un avion et ce qui pourrait être un drone à Toronto

Les pilotes d’un avion de la compagnie Porter Airlines ont dû faire une manœuvre d’évitement après avoir aperçu ce qui était sans doute un drone. Le gouvernement canadien veut renforcer sa législation sur leur utilisation.

Un avion de la compagnie aérienne Porter Airlines avec 54 passagers à son bord a effectué une manœuvre dangereuse, descendant à une altitude de 3 000 mètres afin d'éviter une collision avec ce qui semblerait être un drone civil à l'est de Toronto.

Deux hôtesses de l'air qui étaient en train de travailler pendant la manœuvre ont été blessées et emmenées à l'hôpital, dont elles sont depuis ressorties. Il n'y a pas eu d'information sur d'éventuelles blessures subies par des passagers.

Selon la déclaration officielle diffusée par la compagnie aérienne, les pilotes ont remarqué un objet qu'ils ont initialement pris pour un ballon alors qu'ils volaient au-dessus du lac Ontario vers 7h20 (heure locale), à environ 50 kilomètres à l'est de Toronto. Cependant, «après débriefing», les pilotes ont reconsidéré leur évaluation initiale et ont traité l'objet comme un véhicule aérien sans pilote. Ce qui les a conduit à entreprendre une «manœuvre d'évitement appropriée», selon la compagnie aérienne.

Grâce à la réponse rapide des pilotes, l'avion a atterri en toute sécurité à l'aéroport Billy Bishop Toronto City vers 7h30 heure locale.

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada a ouvert une enquête sur l'incident en précisant qu'il n'avait pas encore déterminé quel type d'objet avait perturbé le vol et à quel point l'avion avait dû plonger pour éviter une collision.

«C'est arrivé si vite, ils n'ont aucune idée de ce que c'était. C'est seulement quelque chose qu'ils savaient qu'ils allaient percuter à moins d'effectuer une manœuvre d'évitement, a confié à la presse canadienne Peter Rowntree, un enquêteur, ajoutant que le contact était «très proche» au moment de l'incident.

Les enquêteurs devront maintenant étudier les boîtes noires qu'ils ont récupérées pour déterminer les circonstances de la manœuvre audacieuse, mais il est possible qu'ils ne puissent pas déterminer la nature de l'objet.

«Nous ne saurons peut-être jamais ce qu'ils ont vu», ont-ils annoncé.

De son côté, le gouvernement canadien a qualifié l'incident de «sérieux», la ministre des Transport soulignant que «les drones  [pouvaient] être dangereux s'ils [volaient] trop près des avions». Elle a également expliqué que le gouvernement préparait de nouvelles réglementations concernant les drones dont l'utilisation est de plus en plus répandue. Il souhaite restreindre leur usage en accentuant la responsabilité des propriétaires : en leur faisant passer des tests de connaissances, obtenir une assurance et en faisant enregistrer les véhicules sans pilote.

Pour le moment, aucun permis n'est nécessaire pour posséder un drone de moins de 35 kilos, mais les propriétaires n'ont pas le droit de les faire voler près des aéroports. Leur popularisation présente un défi majeur pour la sécurité aérienne, dont les réglementations vont devoir s'adapter rapidement pour éviter ce type d'incidents. 

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