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Gaz lacrymogène, cocktails Molotov... La visite de Barack Obama provoque des affrontements à Athènes

De violentes rixes entre forces de l'ordre et manifestants d'extrême gauche et anarchistes ont éclaté à Athènes, où s'est rendu le président des Etats-Unis pour sa dernière visite diplomatique en Europe.

L'organisation anarchiste grecque «Conspiration des cellules de feu» avait incité ses partisans aux «attaques et affrontements» devant l’ambassade américaine à Athènes, lors de la visite de deux jours de Barack Obama dans le pays, mardi 15 novembre. Sur le site des organisateurs de la manifestation, on pouvait lire un appel à utiliser l’arrivée du président américain pour «rendre un peu de la violence qu’on reçoit chaque jour». Des propos que les autorités grecques ont pris au sérieux, étant donné qu’elles ont interdit tous types de rassemblements à Athènes. De plus, 4 000 policiers ont été déployés dans la capitale hellénique pour assurer la sécurité lors de la visite du président américain.

Malgré les interdictions et le dispositif sécuritaire impressionnant, des milliers de manifestants se sont tout de même rassemblés en début de soirée. Des heurts ont éclaté lorsque 3 000 anarchistes et militants d’extrême-gauche ont essayé de marcher jusqu'à l'ambassade américaine en tentant de forcer le barrage de la police, qui a riposté à coup de grenades lacrymogène.

Les tirs ont duré quelques instants, au moment où le cortège venu de l'Ecole Polytechnique, au nord de la place centrale Syntagma, approchait des deux cars de police garés en travers d'une avenue pour empêcher le cortège d'aller plus loin.

Les manifestants ont reflué, tandis que certains allumaient des feux de poubelle, puis ont fini par se disperser environ une demi-heure plus tard. Des cocktails Molotov ont également été jetés par les manifestants.

Une mobilisation contre la politique étrangère américaine et l'austérité

D'après un journaliste grec du nom d'Aris Chatzistefanou, interrogé par RT, les activistes se sont rassemblés afin de protester contre la politique étrangère américaine qui, selon eux, «crée des tensions» avec de nombreux pays, tels que la Chine et la Russie, et bénéficie aux «extrémistes islamistes [...] avec les conséquences que l'on connait».

«Alors que le gouvernement grec essaie de présenter la visite d'Obama comme celle d'un faiseur de paix, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour dénoncer la politique de Washington [...] en Amérique latine, dans le Moyen-Orient, en Afghanistan ou en Syrie», a insisté le journaliste.

Des considérations économiques, en outre, rentreraient en compte dans cette mobilisation : Aris Chatzistefanou rapporte en effet que le gouvernement a voulu convaincre les Grecs que le président américain leur apporterait de l'aide, dans les difficultés qu'ils rencontrent en raison de la politique d'austérité imposée par la Troïka.

Alors que le président américain Barack Obama se trouvait à un kilomètre de la manifestation, hors d'atteinte des activistes, dans le palais présidentiel, des manifestants ont brandi des banderoles avec les slogans «Obama non grata», «non à la guerre», «non à l'impérialisme», «Américains assassins des peuples !». L'un des manifestants a d'ailleurs brûlé un drapeau des Etats-Unis.

Une autre manifestation, à l'instigation du PAME, syndicat proche du parti communiste, a par ailleurs réuni environ 5 000 personnes sur la place Omonia, non loin de là, mais dans le calme, avant de se disperser, tandis qu'à Thessalonique, grande ville du nord de la Grèce, 1 000 personnes défilaient dans le calme également.

L'ultime voyage du président Obama en Europe

Barack Obama est arrivé le 15 novembre à Athènes, où il passera deux jours avant de se rendre à Berlin, son dernier voyage officiel en Europe en tant que président des Etats-Unis.

Le président américain a rencontré son homologue grec, Prokopis Pavlopoulos, puis le Premier ministre Alexis Tsipras, avant de donner une conférence de presse avec ce dernier. Le 16 novembre, il se rendra à l'Acropole puis prononcera un discours sur les défis de la mondialisation, avant de rallier Berlin.