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Obama : Israël risque de perdre sa crédibilité à cause de la position de Netanyahou sur la Palestine

Dernier épisode de la querelle israélo-américaine sur le problème palestinien : Barack Obama a prévenu Benyamin Netanyahou que ses prises de position virulentes sur le dossier palestinien peuvent coûter à Israël sa crédibilité.

«Le risque est qu’Israël dans son ensemble perde sa crédibilité», a estimé Obama lors d’un interview à la chaine israélienne Channel 2 mardi. «Déjà, la communauté internationale ne croit plus qu’Israël prend au sérieux l’idée d’une solution de deux Etats».

Obama a tenu ses propos en réponse à une question concernant les commentaires contradictoires de Netanyahou sur la création d’un Etat palestinien avant et après les élection générales de mars 2015 dans son pays.

Pendant sa campagne, Netanyahou avait d’abord exclu la possibilité d’un Etat palestinien puis s’était ensuite rétracté. Dans des déclarations plus récentes, Netanyahou dit soutenir la formation de l’Etat de Palestine et appelle à la reprise des pourparlers de paix.

Pour Obama, cependant, ce brusque changement d’avis serait «simplement un effort de revenir au statu quo précédent , quand il parlait d’une paix abstraite, toujours demain, toujours plus tard».

Les déclarations de Netanyahou à la suite des élections, selon le président américain, étaient «tellement chargées d’avertissements et de conditions qu’il n’est pas réaliste d’estimer que ces conditions peuvent être remplies dans un avenir proche».

En ce qui concerne les étapes concrètes de résolution du conflit israélo-palestinien, Obama a laissé entendre qu’il serait de plus en plus «difficile» pour les Etats-Unis de continuer de bloquer les résolutions de l’ONU pénalisant Israël si la paix restait inenvisageable. «Il devient de plus en plus difficile de débattre avec ceux qui sont inquiets de la construction de colonies, inquiets de la situation actuelle».

Depuis plus de cinquante ans, la population palestinienne autour du territoire d’Israël attend la fin de l’occupation et la formation de son propre Etat. Au fil des années, les gouvernements israéliens successifs ont au contraire facilité l’extension des colonies en territoire palestinien occupé qui deviennent de plus en plus nombreuses et sont perçues comme une violation du droit international.

Cependant, les Etats-Unis continuent de réaffirmer leur attachement à la solution des deux états, jugée par les responsables américains une seule issue possible de la crise israélo-palestinienne. La question de Palestine empoisonne les relations de vieux alliés, dont les positions divergent de plus en plus clairement sur plusieurs questions de politique internationale.

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Un des débats les plus intenses se déroule autour sur programme nucléaire de l’Iran : Washington reconnaît le droit de l’Iran à développer son secteur nucléaire civil tandis que Tel Aviv, tout en restant exclu de négociations, s’oppose à l’intégralité du programme nucléaire iranien , le désignant comme «la plus grande menace pour la sécurité et l’avenir» d’Israël.

En mars dernier, Benyamin Netanyahou s’est déplacé aux Etats-Unis pour s’exprimer devant le Congrès américain. Cette décision, prise sans l’autorisation officielle de l’administration présidentielle et sans consultation du parti démocrate a abouti à un accueil plutôt froid du responsable israélien : son discours devant le Congrès a été boycotté par les démocrates, et le président Obama a refusé de le rencontrer, citant comme prétexte l’absence du vice-président Joe Biden et du secrétaire d’Etat John Kerry qui étaient en déplacement.