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Corbyn veut démilitariser les frontières entre la Russie et les pays de l’OTAN, Poutine rassure

Le leader du parti travailliste britannique a appelé à éviter une «nouvelle guerre froide», alors que l’OTAN renforce sa présence militaire au large de l’Europe de l’Est sous prétexte de «menace» russe, malgré les tentatives d’apaisement de Moscou.

Interrogé par le média britannique BBC, Jeremy Corbyn, le dirigeant des travaillistes d'outre-Manche, a mis en garde quant au renforcement de la présence militaire de l’OTAN en Europe de l’Est : «Je pense qu’il faut […] que nous essayions de démilitariser la frontière entre ce que sont pour l’heure les Etats de l’OTAN et la Russie, de manière à éloigner ces forces et à les maintenir à distance pour amener une sorte d’arrangement».

Le leader du parti de gauche britannique a ensuite ajouté : «Nous ne pouvons pas plonger dans une nouvelle guerre froide.»

Une semaine avant cette déclaration, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg avait annoncé que 300 000 soldats étaient préparés à intervenir en urgence dans les pays baltes en raison de la menace que représenterait selon lui la Russie.

Dans le même temps, l'Alliance met en œuvre son plan de déploiement d'un contingent de 4 000 soldats en Europe de l'Est, le plus gros depuis la guerre froide. Au sein de celui-ci, le Royaume-Uni joue un rôle majeur, puisqu'il a annoncé qu'il enverrait au printemps 2017 des tanks, des drones et quelque 800 soldats en Estonie pour contribuer à l'effort de l'OTAN.

Face aux soupçons, Poutine veut rassurer sur ses intentions

A plusieurs reprises, la diplomatie russe a démenti les accusations de l’OTAN selon lesquelles elle constituerait une menace, notamment pour les pays baltes.

Le 12 novembre, le président russe Vladimir Poutine a ainsi réaffirmé que Moscou ne faisait que protéger ses frontières.

Assurant que son pays allait poursuivre son programme de modernisation de l’armée, le chef d’Etat s’est voulu rassurant quant à ses objectifs : «Nos forces armées ne menacent personne […] Pourquoi ferions-nous cela ? Nous avons le plus gros territoire du monde […] et nous devons assurer de manière efficace la sécurité de notre pays, de nos propres citoyens.»

«Nos forces armées sont capables de faire cela et nous continuerons à les développer», a-t-il ensuite indiqué, avant d’ajouter : «Lorsqu’ils [les soldats de l’OTAN] font des manœuvres, nous ne nous inquiétons pas, mais pour une raison quelconque, ils commencent à s’inquiéter d’un coup. Ils sont tellement nerveux.»

Plus tôt, le président russe avait affirmé à l'attention du bloc : «Des menaces fictives, imaginaires sont constamment créées, notamment la fameuse menace russe [...] Bien sûr, il est agréable et gratifiant de se faire passer pour les défenseurs de la civilisation face aux nouveaux barbares. Pourtant, la Russie n’a l’intention d’agresser personne.»

En juillet déjà, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait retourné les accusations contre l’Alliance : «L'OTAN continue de voir le monde politico-militaire à travers une sorte de miroir déformant […] Contrairement à l'intérêt objectif de maintenir la paix et la stabilité en Europe [...] l'Alliance concentre ses efforts sur la dissuasion d'une menace venant de l'est qui n'existe pas.»

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