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Sepp Blatter démissionne mais pas tout de suite

Quatre jours après sa réélection au poste du président de la FIFA, Joseph Blatter a annoncé sa démission en conférence de presse ainsi que la tenue d’un congrès extraordinaire pour désigner son successeur entre décembre 2015 et mars 2016.

Sepp Blatter remplira ses fonctions jusqu’à sa tenue. Il a demandé, quand-même au comité exécutif de convoquer la réunion le plus vite possible.

«La FIFA a besoin de changements profonds dans sa structure. Ma réélection n’a pas été soutenue par toutes les institutions du football. C’est pourquoi j’ai pris la décision suivante : il faut convoquer un congrès extraordinaire où je me démettrai de mon mandat. Il faut le convoquer le plus vite possible parce que le prochain congrès prévu n’aura lieu qu’en mai 2016 à Mexico», a-t-il fait savoir.

Sepp Blatter a reconnu sa responsabilité dans le scandale de corruption impliquant des confédérations régionales membres de l’organisation. «Nous ne pouvons pas être poursuivis pour les agissements des membres des confédérations, mais nous portons la responsabilité de ce qui se passe sous l’égide de la FIFA».

Le président de l’UEFA Michel Platini a commenté la démission de Blatter et a souligné la justesse de cette décision : «La décision de Blatter de quitter le poste de président de la FIFA est difficile, mais courageuse et bonne». Michel Platini avait appelé Blatter à démissionner avant les élections.

Ici, sur la carte, on peut voir où la démission de Blatter a provoqué les plus vives agitations sut Twitter.

Cette décision du président de la FIFA est arrivée le jour où les autorités américaines ont découvert des liens entre son vice-président Jérôme Valcke et le versement de 10 millions de dollars sur un compte contrôlé par Jack Warner, maintenant inculpé et détenu en Suisse pour avoir appuyé la candidature sud-africaine à l'organisation de la Coupe du Monde 2010 en échange d'un pot-de-vin.

Sepp Blatter avait été réélu il y a seulement quatre jours à l’issue du congrès annuel de la FIFA où il a battu son adversaire jordanien, le prince Ali Ben Al Hussein. Les élections se sont déroulées dans une atmosphère de grande tension étant donné le scandale de corruption qui venait d’éclater dans l’organisation. Blatter a tout de même réussi à rallier ses partisans en niant toute participation aux opérations frauduleuses. Il est à noter que, dans le discours qu’il a donné après sa victoire, le fonctionnaire international avait dit à la chaîne suisse RTS : «Pourquoi devrais-je démissionner ? Cela signifierait que je reconnais des méfaits. Or, j’ai passé les trois-quatre dernières années à lutter contre la corruption».

Le scandale a éclaté le 27 mai, deux jours avant les élections, lorsque la police suisse a arrêté un certain nombre de fonctionnaires de la FIFA dans le cadre de l’enquête menée secrètement par les Etats-Unis depuis un an. 14 responsables ont été inculpés et, malgré le fait que Sepp Blatter n’est pas parmi eux, les critiques d’un grand nombre d’organisations internationales et d’Etats se sont abattues sur lui en tant que président, y compris les propos du Premier-ministre britannique David Cameron même si beaucoup de confédérations régionales l’ont soutenu.