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L’étau se resserre : Jérôme Valcke, bras droit de Blatter, éclaboussé par le scandale à la FIFA

Les enquêteurs américains se sont attaqués au vice-président de la FIFA Jérome Valcke dans l’affaire de corruption qui a touché l’organisation le 27 mai. Selon The New York Times, le virement au centre du scandale a été effectué par Valcke.

Les autorités américaines avaient signalé qu’un «haut fonctionnaire» de la FIFA était impliqué dans les schémas de corruption : son nom vient d’arriver dans les mains du New York Times. D’après les sources du quotidien américain, le vice-président de la FIFA Jérôme Valcke est accusé d'avoir viré 10 millions de dollars sur un compte contrôlé par Jack Warner, maintenant inculpé et détenu en Suisse pour avoir appuyé la candidature sud-africaine à l'organisation de la Coupe du Monde 2010 en échange d'un pot-de-vin. Ce transfert est maintenant le point clé de l’accusation contre l’ex vice-président de la FIFA.

Néanmoins le dossier d'accusation divulgué au journal ne dit pas que Jérôme Valcke était au courant des malversations et des fraudes, à la distinction d'autres fonctionnaires, et ne présente pas le vice-président comme l'un des conjurés. Danny Jordaan, promoteur en chef de la candidature sud-africaine à l’organisation de la Coupe du Monde 2010, dit que l'argent transmis n'était pas un pot-de-vin mais un paiement légal pour le Fonds de développement du football dans les Caraïbes.

Pour démentir les accusations américaines, Jérôme Valcke a envoyé une courte lettre au New York Times dans laquelle il affirme qu’il n’a pas autorisé le paiement et n’avait pas le pouvoir de le faire. La FIFA s’est aussi prononcée en défense de son vice-président et a nié son implication dans cette affaire. «Ni le vice-président Jérôme Valcke, ni les autres cadres dirigeants la FIFA n’ont pris part à ce virement», dit-on dans une déclaration officielle de l’organisation diffusée mardi.

Avec cette nouvelle inculpation, maintenant contre son «bras droit», la pression s’accroît sur Joseph Blatter. Il y a trois jours, le président de la FIFA a été réélu à son poste pour un cinquième mandat malgré les protestations de plusieurs confédérations et hauts responsables occidentaux. Ainsi, le président de l’UEFA Michel Platini lui avait demandé de quitter son poste et le Premier ministre britannique David Cameron avait menacé de boycotter la Coupe du Monde 2018 qui se tiendra en Russie. La candidature russe pour l’organisation de l’évènement avait été sélectionnée malgré les tensions avec l’Occident, notamment grâce au soutien de Sepp Blatter. Ainsi, le président sortant de la FIFA s'est présenté au scrutin interne contre vents et marées et a été réélu, assurant que le scandale n’a rien à voir avec sa gestion.

Il est à noter que les résultats de l’enquête américaine, qui ont mené à 14 inculpations pour fraude, corruption et trafic d'influence, ont été annoncés le 27 mai, deux jours avant les élections du nouveau président de la FIFA, alors que l’enquête était en cours depuis un an et qu’elle n’a pas été close par la suite, les autorités américaines promettant de nouvelles inculpations.