46% – voilà la proportion d'Américains qui voient les médias comme étant «la principale menace qui pourrait tenter de changer le résultat des élections» selon une étude de la Suffolk University en partenariat avec USA Today. L'establishment politique est en seconde position avec 21% alors que 13% des personnes interrogées ne se prononcent pas sur cette question. L'interférence par un acteur étranger, y compris des «hackers russes», n'est qu'en quatrième place avec 10%.
Réalisé sur un échantillon de 1 000 personnes entre le 20 et le 24 octobre – soit au même moment où Wikileaks révélait que Donna Brazile, commentatrice sur CNN, avait fourni les questions du débat à l'avance à Hillary Clinton – le sondage montre également que 39% des personnes interrogées pensent que les médias coordonnent leur couverture médiatique avec l'aide des partis politique alors que 48% estiment qu'ils le font en toute indépendance.
Une enquête de Gallup datant de septembre indiquait déjà que la confiance dans les médias outre-atlantique est à des niveaux historiquement bas : 32% seulement des adultes américains déclarent avoir une «grande confiance» ou «confiance» en eux, une chute de huit points par rapport à l'année dernière.
Le public semble plus inquiet du rôle et de l'influence de la presse dans cette élection que de celui d'hypothétiques hackers russes. La position de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton jusqu'à présent était inverse : «Je noterai, si tant est que nous ayons besoin de plus de preuves, que c'est un effort dirigé par les Russes, qu'à plus d'une occasion Russia Today a posté des emails venant de WikiLeaks avant WikiLeaks», a déclaré Jennifer Palmieri, la directrice de la communication d'Hillary Clinton, ajoutant : «C'est très clair qu'ils les aident.»
Pourtant, à ce jour, aucune preuve n'a encore été avancée par qui que ce soit pour étayer ces accusations, Julian Assange les ayant par ailleurs formellement démenties.
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