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«Provocation ouverte» : Moscou proteste après l'action londonienne contre le soutien russe à Damas

800 bras et jambes de mannequin ont barré l'entrée de l’ambassade russe à Londres le 3 novembre. La Russie a envoyé une note de protestation à la diplomatie britannique tandis que le Royaume-Uni dément toute complicité.

Le 3 novembre, le bâtiment de l’ambassade russe à Londres, situé dans le quartier huppé de Kensington, est devenu le théâtre d'un happening singulier : des dizaines d'activistes de deux ONG britanniques – The Syria Campaign et Syria Solidarity UK – ont orné les portes de l’ambassade de centaines de bras et de jambes en plastique blanc. Des centaines d'autres ont été posés par terre, jonchant le trottoir. De plus, deux protestataires se sont enchaînés à la porte, empêchant ainsi les employés d’entrer. Les manifestants précisent qu’ils l’ont fait pour attirer l'attention sur le drame d’Alep.

«Les policiers ont agi avec indifférence face à la provocation ouverte et au désordre provoqué par les manifestants. De plus, la ligne téléphonique de l’ambassade a été endommagée, il était impossible de contacter la mission russe», a déclaré dans un communiqué l’ambassade russe à Londres. 

«Tout cela donne l’impression que cette manifestation perturbatrice a été soigneusement planifiée, ce qui n'est pas étonnant dans le contexte de la dernière déclaration officielle du secrétaire des Affaires étrangères au Parlement, Boris Johnson, qui avaient appelé à mener des actions coup de poing devant l’ambassade russe à Londres», peut-on lire dans la suite du communiqué, qui affirme en outre que les médias britanniques mènent des campagnes antirusses inspirées par les propos de leurs hommes politiques.

Rien de plus qu’une action «pacifique»

Suite à cet acte de protestation, la représentation de la diplomatie russe a déposé plainte à Londres. Mais le gouvernement se défend de toute complicité. «Toutes les suppositions concernant la complicité du gouvernement britannique à ces agissements n’ont aucune base», a fait savoir le représentant du ministère des Affaires étrangères britannique.

Ce communiqué détaille ensuite la façon dont sont vues les choses côté britannique : «La police nous a fait part qu'hier [le 3 novembre], une petite action pacifique a eu lieu. Les forces de l’ordre se trouvaient sur place et ont étroitement coopéré avec les employés de la mission russe. Personne n’a été arrêté.»

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