«Le mouvement de nos navires a provoqué de vives agitations parmi nos partenaires occidentaux», a noté le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, le 1er novembre, faisant référence à la flotille de guerre ayant pénétré la semaine dernière en mer Méditerranée via le détroit de Gibraltar.
Celle-ci se rend en Syrie, où la Russie soutient le gouvernement, qui subit les assauts des djihadistes de l'Etat islamique ainsi que d'autres groupes rebelles.
Au cours de cette traversée, des avions militaires russes ont effectué des exercices de décollage et d’appontage sur le porte-avion Amiral Kouznetsov – l'un des principaux bâtiments de la flottille – comme on peut le voir sur la vidéo ci-dessous.
Vent de panique dans les capitales occidentales au passage de la flottille
Bien que l'objectif de la flottille annoncé par Sergueï Choïgou se limite à «assurer une présence navale dans des zones maritimes importantes», le passage de l'Amiral Kouznetsov dans la Manche puis à Gibraltar a suscité un véritable vent de panique parmi les médias et la classe dirigeante européenne.
La réaction la plus surprenante des Occidentaux, a été, selon Sergueï Choïgou, le refus de certains pays, «sous la pression des Etats-Unis et de l'OTAN», de laisser les vaisseaux russes faire halte dans leurs ports.
Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a ainsi fait savoir que l'alliance atlantique souhaitait que l'Espagne refuse l'accès des navires russes à son port dans l'enclave de Ceuta, au Maroc, craignant que le Kremlin n'utilise ces bâtiments pour accroître ses frappes en Syrie. Peu après, Malte a également publié un communiqué indiquant que ses ports n'accueilleraient pas les vaisseaux russes.
Or, Moscou a rétorqué n'avoir jamais demandé à Madrid de laisser entrer ses bateaux dans un de ses ports... sa flottille, autonome en ressources et matériaux, n'ayant pas besoin de faire halte jusqu'à sa destination.
Ces déclarations occidentales n'ont toutefois pas manqué d'irriter le ministre russe de la Défense : «Il est temps pour nos collègues occidentaux de décider qui ils combattent réellement, les terroristes ou la Russie», a-t-il fait savoir, tout en précisant que la fermeture de ports méditerranéens à la flottille n'avait pas affecté son itinéraire.
Signe de l'inquiétude des Etats-Unis au sujet de la présence militaire russe dans cette zone, un avion anti-sous-marins américain de type Р-8А Poseidon aurait par ailleurs effectué une opération de reconnaissance ciblant des sous-marins russes au large des côtes orientales de l'Algérie, a rapporté l'agence Interfax le 31 octobre.