Citant «plusieurs sources compétentes», le magazine américain Foreign Policy affirme que le procureur en chef de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, envisagerait le lancement d'une enquête approfondie et complète des violations des droits de l'homme commises par les soldats américains, les Taliban, et le gouvernement afghan.
Une telle enquête serait une première. La CPI n’a en effet jusqu'à présent jamais porté d'accusations de crimes de guerre envers le personnel militaire américain. D’après la publication, une délégation américaine se serait déjà déplacée à la Haye pour étudier les détails du rapport.
La CPI aura fort à faire et devra produire bon nombre de preuves compromettantes qu’elle n’a pas encore dévoilées. Selon les journalistes, la cour n’a encore jamais interrogé de témoins et ne s’est penché sur aucune expertise judiciaire des preuves.
Les Etats-Unis ne sont pas membre de la CPI et, pour cette raison, ses décisions ne peuvent s'appliquer aux Américains. En 2002, deux années après l’ouverture de l’organisation, Washington en était déjà sorti.
La haute instance judiciaire avait plusieurs fois dénoncé des cas de maltraitance des détenus afghans par les militaires américains, survenus entre 2003 et 2005. EN 2015, la CPI avait publié un rapport, d’après lequel «des crimes présumés avaient été commis avec une extrême cruauté et portaient atteinte à la dignité humaine des victimes».
Les Etats-Unis n'ont pas encore publiquement réagi à ces déclarations.
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