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Après la mort du vendeur de poissons, les Marocains protestent pour la deuxième journée consécutive

Le gouvernement marocain a promis d'élucider les circonstances de la mort d'un vendeur de poissons, broyé par une benne à ordures, mais l’indignation se propage à travers le pays.

Depuis le 30 octobre, quelques milliers de personnes manifestent dans le nord du pays, à Al-Hoceima, où un vendeur de poissons a été tué dans la soirée du 28 octobre alors qu'il tentait de s'opposer à la saisie et à la destruction de sa marchandise.

«Le Maroc en état de choc. La mort affreuse du vendeur de poisson [...] indigne les Marocains», a résumé le 31 octobre la presse marocaine.

«Qui a écrasé Mouhcine?», s'interrogent les journaux, avec en une le cliché de Mouhcine Fikri, gisant, inanimé, la tête congestionnée et un bras dépassant du mécanisme de compactage de la benne.

Des manifestations de moindre ampleur ont eu lieu dans plusieurs autres villes du Rif, mais aussi à Casablanca, Marrakech et Rabat, aux cris de «Nous sommes tous Mouhcine». Des centaines de lycéens et collégiens ont aussi battu le pavé toute la journée à Al-Hoceima.

Le 1 novembre, 11 personnes ont été présentées à un juge d'instruction au Maroc. Le procureur général du roi à Al-Hoceima  a annoncé dans un communiqué avoir «décidé de déférer devant le juge d'instruction 11 personnes [...] pour faux en écriture publique et homicide involontaire suite au décès de Mouhcine Fikri».

Au niveau national, une enquête a été ouverte dès le lendemain du drame. Dépêché à Al-Hoceima par le roi Mohammed VI pour tenter de désamorcer la crise, le ministre de l'Intérieur Mohammed Hassad a exprimé «la compassion du souverain à la famille du défunt».

Le roi s'est saisi directement du dossier et a donné des instructions «pour qu'une enquête minutieuse et approfondie soit diligentée».

Selon le ministre, le marchand de poisson avait refusé d'obtempérer à un barrage de police et avait ensuite été intercepté avec, dans sa voiture, «une quantité importante d'espadon, interdit à la pêche». 

«Décision a été prise de détruire la marchandise illégale», a-t-il expliqué. Mais «personne n'avait le droit de le traiter ainsi», a déploré Mohammed Hassad, promettant les conclusions de l'enquête d'ici quelques jours.