Deux semaines après l’incident du 17 octobre, qui avait vu un avion russe s'approcher à moins de 800 mètres d'un avion américain volant, lumières éteintes, dans le ciel de Syrie, le Pentagone a décidé de commenter la situation, se disant «préoccupé».
«C'est le plus proche que [nos avions ont] été à ce jour et c'est la raison pour laquelle ce fut particulièrement préoccupant», a fait savoir son porte-parole, Peter Cook, ajoutant que l'incident était survenu par mégarde.
Russie : les pilotes américains doivent «garder leur sang-froid» et «tenir les commandes de leurs avions»
Le porte-parole du ministère de la Défense russe, Igor Konachenkov, a déclaré que Moscou s’étonnait des tentatives du commandement américain de rejeter toute la responsabilité sur les forces aériennes russes. Il a rappelé qu'un rapprochement dangereux avait eu lieu à l’ouest de la ville Deir es-Zor.
«L’équipage de l’avion américain de surveillance E-3 AWACS a violé les règles en réduisant son altitude de quasiment un kilomètre et en s'approchant dangereusement, à une distance de 500 mètres, d'un bombardier russe Su-35», a-t-il précisé.
«Nous comprenons l’émotivité, qui ressemble à de la stupeur, des pilotes américains quand ils ont vu des bombardiers russe dans les alentours. Mais nous leur conseillons de ne pas essayer de rejeter toute la responsabilité sur la Russie, comme d’habitude, de garder leur sang-froid et de tenir les commandes de leurs avions», a-t-il conclu.
L'aviation russe et des appareils de la coalition internationale conduite par les Américains sont présents de façon quasi continue dans certaines parties de l'espace aérien syrien. A l'approche d'une opération sur la ville de Racca, «capitale» autoproclamée du groupe djihadiste Daesh, ce trafic devrait s'intensifier. D’après les estimations du Pentagone, l’offensive devrait commencer sous peu.
Racca reste l’une des places fortes de l’Etat islamique en Syrie. La coalition internationale emmenée par les Etats-Unis planifie une offensive «dans les prochaines semaines» mais des différends persistent quant aux belligérants qui doivent prendre part à la bataille. Pour le moment, Washington, Ankara et les forces kurdes manifestent leur volonté d’y participer. Ni les Etats-Unis, ni la Turquie n’ont demandé la permission au gouvernement syrien d'intervenir militairement sur son territoire.