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Démission du dirigeant de la plus grande organisation panislamique mondiale

Le secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), dont les propos critiques à l'égard du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avaient irrité le Caire, a annoncé sa démission.

Le Saoudien Iyad Madani,qui était à la tête de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) depuis 2014, «a démissionné pour raisons de santé», ont indiqué dans un communiqué les responsables de l'organisation basée à Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie saoudite. Son départ intervient deux jours après une protestation officielle de l'Egypte contre lui pour des déclarations moquant Abdel Fattah al-Sissi.

«Le secrétariat général de l'OCI saisit cette opportunité pour exprimer sa plus grande appréciation et son plusgrand respect à tous les Etats membres», a poursuivi l'organisation, qui a nommé un ancien ministre saoudien des Affaires sociales, Youssef al-Utaymeen, pour remplacer Iyad Madani.

Ce dernier avait confondu le nom du président Abdel Fattah al-Sissi avec celui du chef d'Etat tunisien, Béji Caïd Essebsi, lors d'une conférence.

«Monsieur le président Béji Caïd al-Sissi. Pardon, Essebsi. C'est une grande erreur. Je suis sûr que dans votre réfrigérateur il y a plus que de l'eau, votre excellence», avait alors dit Iyad Madani au président tunisien.

Il faisait, par là, référence à des propos du chef de l'Etat égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, répondant à l'exaspération d'une bonne partie de la population de son pays, inquiète des nouvelles réformes économiques et de l'inflation.

Le président égyptien avait prétendu avoir vécu dix ans avec seulement de l'eau dans son réfrigérateur et ne s'être jamais plaint. Ses propos avaient été largement ridiculisés sur les réseaux sociaux la semaine dernière.

Les remarques d'Iyad Madani, constituent «une grave atteinte à l'encontre d'un membre fondateur de l'organisation et de ses dirigeants politiques», avait protesté le 29 octobre le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry.

«De telles remarques vont à l'encontre des responsabilités et obligations incombant au poste de secrétaire général de l'organisation (OCI), et affectent fondamentalement sa capacité à mener à bien ses obligations», avait-t-il ajouté.