«C'était l'apocalypse, une secousse terrible», a déclaré à l'AFP sœur Lucia Rafaello, du couvent de Santa Maria della Pace de Norcia.
Après le tremblement de terre de magnitude 6,6, selon l'Institut américain de géologie (USGS), qui a frappé le 30 octobre le centre de l'Italie et plus précisément la ville de Norcia et ses environs, les sœurs du couvent Santa Maria della Pace ont été évacuées avec le reste de la population même si leur petite église n'a pas été détruite. Mais elle n'ont pas l'intention de le quitter pour autant et n'attendent que le feu vert des autorités pour y retourner.
«J'ai vu l'enfer», raconte Marco Rinaldi, le maire d'Ussita, une autre ville qui se trouve dans la zone qui a subi les secousses les plus fortes. Il explique qu'il a dû dormir dans sa voiture. «Il n'y a plus de ville, tout s'est effondré», se désole Aleandro Petrucci, un maire d'une autre commune, celle d'Arquata del Tronto.
Même son de cloche chez son adjoint, Michele Franchi, pour qui tout va devoir être reconstruit de zéro, car «le séisme a emporté les dernières choses qui tenaient encore debout».
Sur Twitter également, l'émotion est intense pour les Italiens, qui ont du mal à digérer la tragédie.
Dès les premières secousses, quelques minutes avant celle de 07h40 – la plus dévastatrice –, les habitants de Norcia sont sortis de chez eux et se sont rassemblés sur la place principale du village, des couvertures sur les épaules.
Certains se sont alors agenouillés pour prier face à la basilique San Benedetto, presque complètement détruite.
«On va rester ici, on veut aider les gens par nos prières, même si on doit rester sous les tentes», a ajouté sœur Lucia Rafaello.
Le pire resterait-il à venir ?
«La fatigue ne doit pas se transformer en résignation», a exhorté le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, lors d'une brève conférence de presse à Rome. «Nous reconstruirons tout : les maisons, les églises et les magasins. L'Italie ne va pas lésiner sur la reconstruction des lieux qui représentent son âme», a-t-il promis, annonçant qu'un Conseil des ministres extraordinaire se tiendrait le 31 octobre.
La puissance de la secousse a également entraîné des éboulements et de nombreuses routes de cette région du centre de l'Italie ont été coupées.
A l'heure actuelle, la situation reste critique car de nouveaux tremblements de terre pourraient avoir lieu dans les mois qui viennent. C'est du moins l'avis de plusieurs experts qui ne sont toutefois pas en mesure de dire si une secousse de puissance équivalente se reproduira prochainement.
Le 26 octobre dernier, deux tremblements de terre de magnitude 5,5 et 6,1 avaient déjà secoué le centre de l'Italie. La première secousse avait permis d'éviter un grand nombre de victimes, poussant les habitants hors de chez eux, avant l'arrivée de la seconde, plus destructrice.
Mais c'est surtout le 24 août dernier qu'un séisme avait marqué les esprits : ce jour là, la terre avait tremblé au beau milieu de la nuit, faisant près de 300 morts.
La secousse du 30 octobre est néanmoins la plus forte que la péninsule ait connue depuis 1980. Le dernier tremblement de terre d'une puissance équivalente remonte à novembre 1980. De magnitude 6,9, le séisme avait fait près de 3 000 morts.