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Poutine rejette la demande de l'armée russe de reprendre les frappes sur Alep

Le président russe a refusé la demande du ministère de la Défense visant à reprendre les frappes aériennes sur les extrémistes de la partie Est d’Alep. La demande de l’armée a été formulée sur fond d’intensification de l’activité des terroristes.

«Le président considère qu’il est à l’heure actuelle inopportun de relancer des frappes aériennes sur Alep», a déclaré le secrétaire de presse de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, cité par les agences russes.

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Plus tôt dans la journée, l'état-major russe a annoncé qu'il souhaitait reprendre les missions de frappes aériennes sur les quartiers d'Alep sous contrôle des opposants djihadistes, mettant en avant le surcroît d'activité de ces derniers après dix jours de pause humanitaire.

«En raison du fait qu'on compte toujours des victimes parmi les civils et que les combattants ont repris leurs actions militaires contre les forces gouvernementales [syriennes], nous avons demandé au commandant suprême de l'armée russe la permission de reprendre les frappes avec pour cible les groupes armés à Alep-Est», a indiqué le général Sergueï Roudskoï lors d'un briefing.

Le 18 octobre, la Russie et la Syrie ont suspendu les frappes sur l'Est d'Alep afin de permettre une trêve humanitaire et d'approvisionner les populations piégées dans les quartiers tenus par les opposants au gouvernement syrien, ce dans un rayon de 10 kilomètres autour de la deuxième agglomération du pays.

Toujours des victimes civiles et non-respect de la trêve

Mais dans les dernières 72 heures, les djihadistes ont ouvert le feu sur les quartiers de la partie Ouest d'Alep, sous contrôle de l'armée régulière syrienne, où de nombreux civils sont restés, faisant 43 morts et quelque 96 blessés, selon le ministère de la Défense russe. Ce dernier a également confirmé que six élèves et neuf adultes avaien été tués dans les frappes de deux écoles par les terroristes d'al-Nosra et de l'organisation Jaish al-Fatah les 26 et 27 octobre derniers.

Ce 28 octobre, les djihadistes, qualifiés par la presse occidentale de «rebelles», mettant à profit la trêve, ont tenté une percée depuis leur bastions, et lancé une offensive majeure pour briser leur encerclement, faisant s'abattre, selon l'AFP, une pluie de roquettes sur la partie Ouest de la ville, provoquant la mort d'au moins 15 civils. Et, selon l'armée russe, les opposants à Damas ont lancé une autre attaque à proximité d'un corridor humanitaire. Aussi, avec une telle menace, les huit couloirs humanitaires prévus sont-ils restés déserts.

Les corridors humanitaires restent ouverts

Le Centre de réconciliation russe continue cependant les négociations avec certains représentants des groupes armés retranchés dans les quartiers est de la ville, afin de permettre non seulement l'évacuation des civils mais aussi la sortie des combattants islamistes des quartiers qu'ils contrôlent.

L'armée russe a réaffirmé prendre «toutes les mesures visant à stabiliser la situation à Alep, a indiqué le général Roudskoï, précisant notamment que les passages humanitaires aménagés pour les civils restaient ouverts 24 heures sur 24 et que des autocars et des ambulances étaient sur place pour assurer l'évacuation des civils et des blessés.

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