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Michael Moore : Donald Trump est une «grenade» dégoupillée contre le système

Selon le cinéaste engagé, les sondages qui donnent Hillary Clinton loin devant Donald Trump sont trompeurs : une grande partie des électeurs utiliseront leur bulletin de vote afin d'exprimer leur ras-le-bol. Et Donald Trump pourrait ainsi l'emporter.

Les sondages qui donnent Hillary Clinton loin devant Donald Trump ne suffisent pas à tenir la victoire d'Hillary Clinton pour acquise, selon le cinéaste Michael Moore : les électeurs américains utiliseront leur bulletin de vote afin d'exprimer un «allez vous faire f**tre» géant lors du scrutin du 8 novembre prochain. Donald Trump serait ainsi une «grenade humaine», tout à fait légale de surcroît, dont les électeurs américains disposeraient pour faire sauter le «système qui leur a volé leurs vies», quitte à faire gagner le candidat républicain.

A l'occasion de la promotion de son nouveau film surprise Michael Moore in Trumpland, un documentaire à charge contre le candidat républicain, le cinéaste a livré son analyse personnelle de sociologie politique : «Je connais beaucoup de gens dans le Michigan qui envisagent de voter pour Trump bien qu'ils ne soient pas forcément d'accord avec lui», a estimé le cinéaste engagé qui s'est spécialisé dans la description des souffrances de la classe ouvrière américaine, notamment dans la région des Grands Lacs, durement touchée par le déclin de l'industrie automobile.

Pour Michael Moore, c'est maintenant au tour de la classe moyenne américaine d'être touchée par la désindustrialisation des Etats-Unis, et, toujours selon lui, les élites américaines sont complètement coupées du reste de la population. Aussi le lauréat de la palme d'or de Cannes 2004, reconnaît-il à Donald Trump le mérite de proposer des solutions.

Précisément au sujet de l'industrie automobile américaine, selon le cinéaste, Donald Trump aurait proposé d'imposer une taxe de 35% à l'import des voitures fabriquées au Mexique afin de lutter contre les délocalisations qui touchent le Michigan et l'Ohio, des Etats que Michael Moore qualifie de «Brexit states».