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Devant l'avancée de Daesh, la Libye appelle à l'aide

Daesh s'installe inexorablement en Libye, tel est le cri d'alarme lancé par le Premier ministre libyen. Après avoir pris le contrôle de l'aéroport international de Syrte, l'organisation terroriste menace Tripoli et les installations pétrolières.

Daesh a-t-il les moyens de prendre Tripoli? La question peut se poser après que le gouvernement libyen qui y est installé a appelé à l'aide et à la mobilisation internationale contre l'organisation terroriste. 

En effet, l'avancée meurtrière de Daesh à l'intérieur du pays s'intensifie singulièrement. Ce 31 mai, un attentat suicide revendiqué par la branche libyenne de Daesh a fait cinq morts. Cet attentat visait précisément, comme une déclaration de guerre, les milices Fadjr Libya (Aube de Libye). Cette coalition avait  pris le pouvoir l'été dernier à Tripoli en installant un nouveau gouvernement non reconnu par la communauté internationale, tandis que le gouvernement officiel s'était replié à Tobrouk.

Une partie du territoire contrôlée par Fajr Libya lui est désormais contestée par l'Etat islamique, qui a pris pied l'an dernier en Libye. L'organisation terroriste contrôle aussi certaines zones de la région de Syrte, à 450 kilomètres à l'est de Tripoli. L'aéroport de Syrte est également passé sous son contrôle et selon certains médias tunisiens, l'organisation a aussi mis la main sur huit avions de combat, dont deux seulement sont en panne.

En savoir plus: Daesh a pris le contrôle de l’aéroport de Syrte, en Libye

Jolie prise donc pour Daesh qui lui permet de se trouver à moins de 150 km du riche et stratégique croissant pétrolier libyen situé dans l'est du pays.

La crainte d'un scénario à l'irakienne

Daesh contrôle déjà de vastes pans des territoires de l'Irak et de la Syrie. L'avancée de Daesh en Libye fait craindre la répétition d'une telle situation, d'autant que les nouvelles alarmantes s'accumulent aussi sur ces autres fronts, avec l'enlèvement de plus de 400 enfants enlevés par Daesh dans la ville irakienne d'Anbar. 

Le Premier ministre libyen Abdallah Al-Theni a lui-même agité cette menace d'une instabilité à l'irakienne en déclarant: "Les menaces de ce groupe ne cessent de peser sur les villes libyennes et il va devenir difficile de les combattre, l'Irak en est l'exemple".

Plus encore, toujours selon lui, l'EI disposerait de "cellules dormantes" à Tripoli, où le groupe djihadiste a déjà revendiqué des attaques. Le Premier ministre, tout en demandant de l'aide, a également plaidé pour la levée de l'embargo sur les armes imposé par l'ONU.