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Israël jette une pierre dans le jardin des lanceurs de pierres

Dix ans de prison pour avoir lancé des pierres en Israël. Voilà un nouveau projet de loi approuvé par un comité ministériel législatif qui entend alourdir les sanctions prises contre ceux qui lancent des pierres contre des véhicules en mouvement.

Ce projet de loi a été approuvé en première lecture à la fin de l'an dernier et dimanche le 31 mai et doit encore être examiné à plusieurs reprises par le Parlement avant d’entrer en vigueur. Le texte vise à modifier une loi existante qui, certes, fixe à 20 ans de prison la peine maximale pour ceux qui lancent des pierres contre des véhicules, mais seulement s’il est possible de démontrer leur intention d’infliger des dommages.

Le nouveau projet de loi indique que la peine d’emprisonnement peut atteindre 10 ans pour «le lancer de pierres ou d’autres objets contre des véhicules en mouvement susceptible de mettre en péril la sécurité des passagers ou d’endommager le véhicule». La nuance est de taille, puisqu’il n’est plus nécessaire de démontrer l’intention du lanceur de pierre pour pouvoir le condamner à 10 ans de prison.

La ministre israélienne de la Justice Ayelet Shaked, qui est à la tête du comité ministériel législatif qui a approuvé le texte, a déclaré que les lanceurs recevaient des peines «très faibles en comparaison avec leurs crimes», parce que l’intention était très difficile à prouver.

Ce texte est soumis à l’approbation du Parlement au moment où les Palestiniens prennent pour cibles des voitures israéliennes presque quotidiennement.

Le lancer de pierres, qualifié par Israël d’acte effectué par des terroristes en herbe, est souvent considéré comme une forme de protestation traditionnelle par la population palestinienne. Les cas de violence liés à cette activité sont devenus plus fréquent ces dernières années alors qu’Israël accélère le rythme de la construction de ses colonies en Cisjordanie.