L'association de défense des droits des Palestiniens MADA vient de publier un rapport dans lequel elle affirme que la société Facebook, suite à sa rencontre en septembre dernier avec différents ministres israéliens, aurait décidé de surveiller les comptes de ses utilisateurs palestiniens.
La rencontre en question, qui aurait permis des «discussions fructueuses» entre les deux parties selon les autorités israéliennes, aurait eu pour objectif «la prévention des incitations à la violence», dans un contexte de recrudescence des tensions entre la Palestine et Israël. Cependant, l'association MADA soupçonne Israël de vouloir «empêcher la voix [des Palestiniens] d'atteindre le monde».
Cette analyse est également celle du Palestinian Information Centre, un collectif militant qui a fait état, cette semaine, d'une dizaine de fermetures de comptes parmi ses administrateurs. Les pages Facebook concernées, en anglais ou en arabe, totalisaient environ deux millions d'abonnés. Cette décision a eu lieu «sans qu'aucune explication ne soit fournie» de la part de Facebook a affirmé un responsable du collectif au journal The Independent.
En 2015, une étude soulignait que 96% des Palestiniens utilisaient Facebook pour suivre l'actualité : selon l'association MADA, ce chiffre témoignerait de l'importance des réseaux sociaux pour les Palestiniens et de l'intérêt stratégique pour Israël d'entraver les échanges sur ces plateformes.
La même association souligne que, depuis deux ans, plus de 60 journalistes palestiniens et 9 journalistes israéliens ont été poursuivis pour des publications qu'ils ont mises en ligne.