La Fondation Clinton a recueilli un don de 12 millions de dollars de la part du roi du Maroc, selon une série d’e-mails diffusés le 20 octobre par le site WikiLeaks. D'après le site d’information américain The Daily Caller, Hillary Clinton s’est «arrangée pour obtenir un don de 12 millions de dollars de la part du roi du Maroc Mohammed VI» afin de financer son ONG, la Fondation Clinton. La même source affirme que la candidate démocrate a accepté d’organiser au Maroc l’édition 2015 de la Clinton Global Initiative (CGI), l’événement annuel de la fondation qui porte son nom.
Selon la chaîne américaine Fox News, les emails rendus publics ont été échangés entre Huma Abedin, Robby Mook et John Podesta, tous trois chargés de la campagne électorale de la candidate à la présidence américaine. Dans un email daté du 18 janvier 2015, Human Abedin écrivait à Robby Mook et John Podesta, «la condition à laquelle les Marocains ont accepté de recevoir la conférence était sa participation. Si Hillary Clinton n’en faisait pas partie, la rencontre n’allait pas avoir lieu». Elle précise ensuite : «C’était l’idée de Hillary, notre bureau a contacté les Marocains et ils croient à 100% qu’ils font cela à sa demande. Le Roi a lui-même attribué environ 12 millions de dollars à la fois comme don et pour soutenir la rencontre.»
En dépit de cet accord, Hillary Clinton a finalement décidé de ne pas se rendre à Marrakech. A sa place, l'ancien président Bill Clinton a ouvert la conférence au Maroc. Pourtant, selon Huma Abedin, l'absence d'Hillary Clinton allait «faire beaucoup de dégâts».
Ainsi, selon le quotidien marocain Telquel, parmi les donateurs ayant offert entre 500 000 et un million de dollars à l’ONG américaine figure le groupe Akwa, dirigé par le ministre de l’Agriculture Aziz Akhannouch. Des dons destinés «exclusivement aux activités de la CGI comme les adhésions, le parrainage et les frais de conférence», indique le site de la Fondation Clinton. Les antennes marocaines des banques BMCE et Crédit Agricole ont, elles aussi, contribué au financement de l’ONG avec des dons estimés entre 250 000 et 500 000 dollars. Attijariwafa Bank et la Banque centrale populaire ont, elles, donné entre 100 001 dollars et 250 000 dollars à cette même fondation.
Hillary Clinton sur la sellette
Suite aux révélations de WikiLeaks, Donald Trump a déclaré lors d'une intervention, «nous venons juste d’apprendre qu'Hillary Clinton a essayé de prendre 12 millions de dollars au roi du Maroc pour une apparition». Le candidat républicain a également utilisé l’expression «more pay for play», qui désigne les situations durant lesquelles de l’argent est échangé contre des services. A plusieurs reprises, ce dernier a demandé la fermeture de la Fondation Clinton, remettant en cause les liens troubles qu'elle entretient avec certains pays «donateurs». Selon ABC News, lorsque la candidate était secrétaire d’Etat, des sponsors de la Fondation Clinton auraient profité de sa position privilégiée. Les courriers dévoilés par WikiLeaks montrent qu'Hillary Clinton avait donné pour instruction de faire preuve d’une attention spéciale à l’égard des sponsors de la fondation ou de les aider dans l’organisation de rencontres.