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Israël menace le Hamas de destruction totale en cas de guerre contre l'Etat hébreu

Dans un entretien avec le journal palestinien Al-Quds, le ministre israélien de la Défense met en garde le Hamas contre une annihilation totale du mouvement islamique en cas de guerre et promet de transformer Gaza en un îlot de prospérité.

Le ministre israélien ultranationaliste de la Défense, Avigdor Lieberman, a prévenu le Hamas le 24 octobre que toute nouvelle guerre dans la bande de Gaza sera «la dernière» parce qu'Israël anéantira le mouvement islamiste palestinien.

«Nous n'avons aucune intention d'engager une nouvelle confrontation, mais s'ils imposent une nouvelle guerre à Israël, cela sera la dernière», a déclaré Avigdor Lieberman au quotidien palestinien Al-Quds

«Ce sera la dernière confrontation parce que nous les détruirons totalement», insiste ce ministre connu pour ses diatribes anti-arabes et son populisme belliqueux.

Israël a livré entre 2008 et 2014 trois guerres au Hamas, qui gouverne Gaza sans partage depuis 2007, et aux autres groupes combattants dans cette petite enclave palestinienne.

Les deux camps observent aujourd'hui un cessez-le-feu tendu, se préparant au prochain affrontement.

Vétéran de la politique, Avigdor Lieberman a pris le portefeuille primordial de la Défense en mai, achevant de faire du gouvernement de Benjamin Netanyahu l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël.

Message «direct» aux Palestiniens

A la Défense, il est en première ligne quand il s'agit des Territoires palestiniens, que ce soit Gaza ou la Cisjordanie occupée par l'armée israélienne depuis près d'un demi-siècle.

Alors que le processus de paix est totalement paralysé et que les violences sont croissantes, l'arrivée au ministère de la Défense de cette personnalité détestée des Palestiniens a fait craindre une escalade.

L'armée israélienne riposte, par exemple, aujourd'hui plus vigoureusement aux tirs de roquettes venant de Gaza. 

Le 24 octobre, elle a frappé une position du Hamas après le tir d'un projectile qui n'a pas atteint l'Etat hébreu et semble être retombé sur Gaza. Auparavant, Israël ne répliquait pas à de tels ratés.

Mais les experts n'ont pas noté d'autres signes marquants de durcissement depuis l'arrivée du ministre controversé.

Avigdor Lieberman a accordé à Al-Quds ce qui est présenté comme la première interview qu'il ait jamais donnée à un journal palestinien, pour parler «directement» aux Palestiniens.

L'entretien reflète le plan adopté peu après sa prise de fonctions et qu'il a lui-même appelé «du bâton et de la carotte» vis-à-vis des Palestiniens : répression accrue des violences, création de meilleures conditions de vie.

Il appelle les Gazaouis, «otages» du Hamas, «à dire à leurs dirigeants : cessez vos politiques insensées».

«Nouvelle Hong Kong»

Israël impose depuis dix ans à Gaza un blocus rigoureux censé contenir le Hamas mais qui affecte durement la population civile au point d'être régulièrement dénoncé par l'ONU et des organisations de défense des droits de l'homme. 

Au moins deux tiers des deux millions de Gazaouis dépendent de l'assistance internationale. 

Si le Hamas cesse ses activités hostiles, «nous serons les premiers à investir dans leur port [des Gazaouis], leur aéroport et leur zone industrielle», dit-il. «Gaza pourrait devenir un jour une nouvelle Singapour ou une nouvelle Hong Kong», a assuré le ministre israélien.

Avigdor Lieberman se dit favorable à une solution à deux Etats, un palestinien et un israélien, à la différence de différents ministres du gouvernement. Pour régler le conflit, il renouvelle la proposition d'échange de territoires qui le singularise.

Mais il critique vigoureusement le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, pourtant interlocuteur obligé d'Israël et de la communauté internationale. «Le problème, ce n'est pas l'extrémisme, c'est Mahmoud Abbas», incapable de prendre les décisions difficiles, coupé de la population et à la tête d'une direction gangrenée par la corruption, dit-il.

Avigdor Lieberman prône le rétablissement de la confiance entre Israéliens et Palestiniens par une période de trois ans sans attentats face à ses concitoyens et trois ans d'amélioration économique pour les seconds.

Mais la défiance des Palestiniens reste très importante, comme en témoigne l'appel au boycott du journal Al-Quds pour avoir osé parler avec Avigdor Lieberman.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé «les vues racistes» d'Avigdor Lieberman, pour qui le ministre israélien de la Défense affirme son attachement à la solution des deux Etats, tout en «magnifiant l'occupation».

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