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République centrafricaine : l’ONU veut traduire en justice les responsables des viols d’enfants

L’ONU a appelé les pays impliqués dans le scandale de viols d’enfants en RCA à renforcer leurs efforts pour traduire les responsables en justice, alors que les rapports sur ces atrocités se multiplient et que l’ONU est accusée de dissimulation.

«Il est important d’examiner précisément ce qui est arrivé dans la passé mais aussi de faire passer le massage que des actes aussi terribles ne doivent pas se répéter maintenant ou dans le futur», a fait savoir dans un communiqué le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme Zeid Ra'ad Al Hussein.

Les atrocités sexuelles en question n’ont été révélées que le mois dernier alors qu’elles ont eu lieu de décembre 2013 à juin 2014 dans un centre d'accueil pour personnes déplacées dans l’aéroport M’Poko à Bangui, la capitale de la République centrafricaine. En plus des crimes des soldats français, des accusations de mauvaise conduite pèsent également contre des casques bleus tchadiens et de Guinée Equatoriale.

La France, qui a entamé une enquête sur ces exactions, a déjà identifié quelques soldats accusés de ces abus. On ne sait toujours pas si les autorités du Tchad et de la Guinée Equatoriale lui ont emboîté le pas.«Nous devons faire toute la lumière sur ce qui a précisément été fait, par qui et quand. Il faut punir les responsables de ces crimes graves, peu importe qui les a commis», a martelé Zeid Ra’ad Al Hussein.

L’ONU a été critiquée pour ne pas avoir entrepris les mesures nécessaires pour punir les délinquants, même si les militaires impliqués n’étaient pas tous des casques bleus. L’organisation AIDS-Free World a diffusé des documents qui indiquent que la mission de maintien de la paix de l’ONU n’a rien entrepris pour faire cesser ces viols ou pour protéger les enfants qui témoignaient. En fait, les Nations unies sont soupçonnées de vouloir dissimuler ce scandale.

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Selon l’un des rapports, 23 soldats de la France, du Tchad et de Guinée Equatoriale sont impliqués dans ce scandale de viol d’enfants, 13 d’après les témoignages recueillis. Des révélations que l’ONU cherche à relativiser, selon Stephane Dujarric, porte-parole de l’Oranisation, ces documents «peuvent ou peuvent ne pas être authentiques».