C'est une scène touchante que rapporte le journal britannique The Guardian, dans son édition du lundi 17 octobre : des parents originaires de Chibok, une ville reculée du Nigeria, ont traversé ce week-end 800 kilomètres de routes en mauvais état, sur lesquelles plane la menace d'attaques de groupes rebelles, afin de gagner la capitale Abija où les attendaient leurs filles, arrachées à leur famille par la secte islamiste Boko Haram il y a deux ans et demi. Les retrouvailles, indique le journal, ont donné lieu à d'émouvantes célébrations, qui ont notamment pris la forme de chants et de danses lors du service religieux à l'église, le 16 octobre.
Ces démonstrations de joie ont toutefois été légèrement assombries par les inquiétudes de certains parents concernant l'exploitation politique et l'attention médiatique dont leurs filles pourraient faire l'objet. «Les enfants ne sont pas de l'argent, les enfants ne sont pas des habits que l'on peut revêtir lorsque l'on fait campagne», a ainsi noté un père de famille cité par le Guardian, qui craint que le président nigérian Muhammadu Buhari ne cherche à tirer profit de cet événement.
200 Nigérianes environ toujours prisonnières de Boko Haram
Les 21 lycéennes en question, dont le gouvernement avait obtenu la libération le 13 octobre en échange de celle de quatre prisonniers de Boko Haram, se trouvaient dans la capitale nigériane afin de recevoir une aide médicale et psychologique de la part des autorités. Malgré cet échange, la tâche de ces dernières est loin d'être achevée : au total, 276 jeunes Nigérianes avaient été kidnappées le 14 avril 2014 dans le lycée public pour filles de Chibok, par Boko Haram, et 57 d'entre elles étaient parvenues à s'enfuir.
Un mois plus tard, le groupe islamiste avait diffusé une première vidéo dans laquelle apparaissaient leurs captives. Une autre vidéo montrant les jeunes captives de Boko Haram avait été diffusée en août 2016.
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