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Mahomet ne sera pas affiché dans le métro de Washington

Une association anti-islam voulait afficher une caricature du prophète dans le métro de la capitale américaine. L’organe qui gère les transports de la ville a coupé court à l’initiative et l’a interdite.

"The American Freedom Defense Initiative (AFDI)". Ce nom ne vous dit peut-être rien. Pourtant, c’est l’association qui était à l’origine du concours de caricature de Mahomet qui s’est tenu le 3 mai à Garland au Texas. Lors de l’évènement, auquel participait l’homme politique néérlandais Geert Wilders, deux terroristes présumés avaient fait irruption et ouvert le feu sur un agent de sécurité avant d’être abattus par la police.

C’est le premier prix du concours que l’AFDI souhaitait placarder sur les murs du métro de Washington. Inquiétée par les éventuels débordements qu’auraient pu provoquer l’affichage, l’autorité des transports de la ville a agit en conséquence. Elle a tout simplement interdit la diffusion de tout ce qui est en rapport avec la politique, la religion et plus largement ce qui est considéré comme "orienté". Les officiels ont voté la mesure à l’unanimité.

Le dessein au coeur de l’affaire représente un Mahomet, barbu, coiffé d’un turban et portant une épée, criant : "Tu ne peux pas me dessiner". Cette caricature avait pour but d’appeler les américains à supporter la liberté d’expression. Bosch Fawstin, l'auteur, a appellé à le partager le plus possible. Pour le métro, c'est raté.

La sulfureuse Pamela Geller

Si Geert Wilders était présent lors du funeste concours du 3 mai, ce n’est pas un hasard. Connu pour ses positions virulentes contre l’islam, il partage ce point commun avec les membres de l’AFDI. Sa présidente, Pamela Geller, est une personnalité controversée outre-Atlantique. En 2010, elle fait parler d’elle en s’opposant avec énergie au "Park 51". Une communauté islamique qui voulait s’installer à proximité du site de feu le World Trade Center.

L’organisation, présidée par celle qui a déjà qualifié l’islam "d’idéologie la plus anti-sémite et génocidaire au monde", a créé la polémique en achetant des espaces publicitaires sur les bus de plusieurs villes américaines pour y afficher des contenus critiquant l’islam. A noter que l’organisation se définie comme droits de l’hommiste. Pamela Geller revendique la permission de caricaturer Mahomet car "l’inaliénable" droit à la liberté d’expression est garanti "par le premier amendement de la constitution" des Etats-Unis.

Très remontée contre la décision de l’autorité des transports, Pamela Geller les traite tout simplement de "lâches" qui "pensent mettre les gens en sécurité" mais "au contraire, rendent la vie des américains plus dangereuse partout".