Comme l'a promis WikiLeaks, les publications de mails piratés se succèdent et se succèderont sans doute jusqu'au jour de l'élection présidentielle américaine. A l'heure du septième envoi, les mails permettent de se plonger dans l'intimité de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton.
Manipulation des médias et de l'opinion publique
Les mails attestent de l'intention de tromper l'opinion publique et de la perdre dans la complexité des différentes affaires.
«Je pense que nous devons vraiment déterminer si les électeurs vont y croire et si nous pouvons de façon crédible confondre Benghazi et les emails», écrit ainsi Oren Shur, directeur des médias payants dans le cadre de la campagne de la candidate démocrate à John Podesta, le directeur de campagne, quelques semaines avant qu'Hillary Clinton ne soit auditionnée par le Chambre des représentants américaine au sujet de l'attentat terroriste contre le consulat américain de la ville libyenne en septembre 2012, alors qu'Hillary Clinton était secrétaire d'Etat. Après des tests sur des groupes témoins, Hillary Clinton décide alors de constamment se référer à ses réponses données au sujet de Benghazi, les faisant passer pour des réponses sur le piratage de ses mails.
Daesh soutenu par l'Arabie saoudite et le Qatar
Selon un autre des emails piratés, Hillary Clinton savait pertinemment que l'organisation terroriste Etat islamique bénéficiait du soutien de l'Arabie saoudite et du Qatar, des alliés privilégiés des Etats-Unis au Moyen Orient. Le courrier électronique vient de la candidate démocrate elle-même : «Alors que les opérations militaires et paramilitaires progressent, nous devons utiliser la diplomatie et des moyens de renseignement plus classiques afin d'accentuer la pression sur le Qatar et l'Arabie saoudite, lesquels fournissent clandestinement un soutien à la fois financier et logistique à Daesh et autres groupes radicaux sunnites de la région».
Les vraies décisions politiques doivent rester secrètes
Les mails contiennent aussi des fragments des discours payés qu'Hillary Clinton a prononcés pour le compte d'entreprises privées (485 000 dollars pour Deutsche Bank, 675 000 dollars pour Goldman Sachs). Dans l'un de ces discours destinés à l'élite de la finance, et non pas aux électeurs, Hillary Clinton estime que les processus de prise de décision doivent rester en coulisses au risque de rendre les citoyens «nerveux».
«Si tout le monde regarde, vous savez, toutes les discussions en coulisse, les marchés conclus, vous savez, ça rendrait les gens un peu nerveux, pour dire le moins. Aussi est-il nécessaire d'avoir une posture pour le grand public et une autre, plus privée», concédait la candidate. Ce discours en particulier lui a rapporté 225 000 dollars.
Une taupe pour mieux combattre Bernie Sanders
Le candidat malheureux à l'investiture démocrate jouait avec des dés pipés. En janvier 2015, Donna Brazile, haut responsable du Comité national démocrate, communiquait des documents détaillant la stratégie électorale de Bernie Sanders envers la communauté afro-américaine, notamment sur les réseaux sociaux. «Merci tout particulièrement pour ça, Donna», répond Adrienne Elrod, une dirigeante de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton pour cette fuite dévoilant la stratégie du camp adverse.
Une fuite de grande valeur, visiblement puisque cette trahison vaut à Donna Brazile de remplacer la confidente d'Hillary Clinton, Debbie Wasserman-Schultz, obligée de démissionner après la publication par WikiLeaks des courriels du Comité national démocrate.
Les extra-terrestres, forme la plus évoluée d'intelligence
Les aliens veulent aider les hommes mais ils sont effrayés par la violence de la planète Terre, écrit l'astronaute Edgar Mitchell à John Podesta, faisant par ailleurs référence à une guerre intergalactique tout en soutenant que le Vatican serait au courant de l'existence d'une vie extra-terrestre : «La guerre de l'espace prend de l'ampleur et je voulais vous informer de plusieurs paramètres en amont de notre rendez-vous Skype», écrit ainsi l'astronaute, citant par ailleurs un certain Terri Mansfield, «un collègue catholique», lequel décrit les extraterrestres comme «la plus haute forme d'intelligence en relation directe avec Dieu».
Alexandre Keller