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Nigeria : Aisha Buhari tance son mari de président, lequel lui rétorque de rester à la cuisine

L'épouse du président nigérian, Muhammadu Buhari, a mis en demeure son mari. Selon elle, un petit groupe de personnes s'est accaparé les postes les plus importants du gouvernement. Et menace de ne plus soutenir son mari aux prochaines élections.

Vivement critiqué par son épouse sur la composition de son gouvernement, le président du Nigéria Muhammadu Buhari lui a rétorqué que sa place était plutôt «à la cuisine», avant de préciser sa pensée : «J'espère que ma femme se souvient que j'ai été candidat trois fois [à la présidence]. Je revendique des connaissances supérieures aux siennes.»

Dans une interview accordée à la BBC, l'épouse du président du Nigeria Muhammadu Buhari dénonce le manque de dynamisme du gouvernement composé par son mari après son élection à la tête du pays en 2015. Mais ce n'est pas tout, l'épouse agacée déplore l'accaparement des postes ministériel par des gens qu'elle ne «connaît pas».

En clair, la première dame nigériane dénonce de façon à peine voilée le népotisme du gouvernement, lequel écarte du pouvoir de nombreux soutiens au président qui a fait campagne sur le thème de lutte contre la corruption... et le népotisme. Selon elle, un «petit nombre de personne» s'est approprié le gouvernement.

Une mise en garde embarrassante

Aisha Buhari était jusqu'alors restée discrète, se consacrant à l'amélioration de la condition des femmes au Nigeria ainsi qu'à l'organisation de l'aide aux victime du groupe terroriste islamiste Boko Haram, lequel sème le chaos dans le nord-est du Nigeria.

Sa saillie indique le degré de contestation des choix et des nominations décidées par le président nigérian.

La mise en garde de l'épouse n'intervient pas au meilleur moment, alors que le Nigeria s'enfonce dans la crise économique. Le pays très dépendant des revenus des exportations de pétrole est confronté à la fois à la chute des cours de l'or noir, mais aussi à l'effondrement de sa production, au plus bas depuis 22 ans. Les pipelines permettant l'acheminement des hydrocarbures, exploités par des grandes multinationales telles que l'italien ENI et l'anglo-néerlandais Shell font l'objet d'attaques régulières de la part de groupes armés, dont les «vengeurs du delta du Niger».

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