Des garçons de 11 à 15 ans originaires de communautés de bédouins ont tenté de pénétrer dans la colonie de Maale Adoumim. Ils ont chanté : «Infantino laisse nous jouer», faisant référence au président de la FIFA, Giani Infantino.
Des soldats, des gardes-frontières et d'autres membres des services de sécurité israéliens leur ont bloqué le passage à l'entrée d'une colonie qui compte quelque 40 000 habitants.
Six clubs des 3e, 4e et 5e divisions israéliennes, considérées comme semi-professionnelles, jouent leurs matchs à domicile non pas en Israël, mais en Cisjordanie, territoire occupé par l'armée israélienne depuis 1967.
Les colonies israéliennes de Cisjordanie et de Jérusalem-est sont considérées illégales par le droit international.
Les responsables palestiniens ont appelé la FIFA à ne plus reconnaître ces clubs ou à les forcer à évoluer uniquement dans les limites du territoire israélien reconnu internationalement.
Les membres du comité exécutif de l'organisation qui chapeaute le football mondial devraient discuter de ce dossier le 13 ou le 14 octobre en Suisse. Giani Infantino avait assuré la semaine dernière à l'AFP que la résolution de cette question était «une de (ses) priorités».
Les enfants qui ont participé à la marche venaient de communautés qui ont été confrontées à des démolitions d'habitations et contraintes de déménager pour permettre la construction de logements dans les colonies, selon des organisations de défense des droits de l'homme.
Fadi Qura, membre de l'ONG Avaaz, a accompagné les enfants et demandé à plusieurs reprises aux soldats israéliens de les laisser passer. «Allez-vous laisser les enfants jouer sur leurs terres», a-t-il demandé, arguant : «Les gens, dans le monde, regardent, et cette sorte de ségrégation n'est pas acceptable.»
Un membre des services de sécurité israéliens lui a répondu : «Ils peuvent jouer partout où ils veulent, mais pas à Maale Adoumim.»
Dima Yousef, une jeune femme de 21 ans qui joue dans l'équipe féminine palestinienne, a pressé la FIFA d'agir. «Nous ne nions pas le droit des Israéliens à jouer au football. Nous voulons que la communauté internationale sache qu'il n'est pas juste que des colons puissent jouer au football sur une terre qui ne leur appartient pas», a-t-elle affirmé.
Elle a expliqué que les restrictions imposées par les autorités israéliennes rendaient difficile aux Palestiniens l'accès aux séances d'entraînement et aux matchs. «Très souvent, on arrive en retard au match, parfois on n'y arrive pas, et certains joueurs ne peuvent pas venir», déplore-t-elle.
La Fédération Palestinienne de Football a affirmé le 10 octobre que la FIFA ne parvenait pas à faire appliquer sa politique contre une «conduite illégale, immorale et non éthique» en permettant des matchs «organisés sur la base d'actes d'un pouvoir occupant que la communauté internationale interdit».
La Fédération israélienne de Football a accusé les Palestiniens de politiser le sport.