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GB : Le gouvernement a-t-il interdit à des étrangers de contribuer à un projet sur le Brexit ?

Le gouvernement britannique aurait demandé d'exclure les professeurs étrangers d'un projet sur le Brexit qu'il avait confié à la London School of Economics, a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'université. Le ministère des Affaires étrangères nie !

«Certains de nos experts, qui contribuaient au projet, ne seront plus autorisés à le faire car ils ne possèdent pas la nationalité britannique», déplorait le 7 octobre un porte-parole de la London School of Economics (LSE), la prestigieuse université britannique.

Le ministère britannique des Affaires étrangères aurait indiqué à la célèbre institution qu'il ne souhaitait plus collaborer avec des professeurs étrangers, provoquant une vive réaction chez les universitaires.

Sara Hagemann, professeur-assistant danois à la LSE, s'est émue sur Twitter de cette décision : «Auparavant, le gouvernement britannique cherchait à travailler et à être conseillé par les meilleurs experts. Nous venons juste d'apprendre que, à défaut d'être britanniques, moi et nombre d'autres collègues ne seront plus en mesure de le faire», a-t-elle déploré.

Malentendu ?

Incriminé, le ministère des Affaires étrangères a tenu a se justifier, semant le trouble sur les affirmations de la LSE : «Le FCO [Foreign & Commonwealth Office-ministère des Affaires étrangères britannique] travaille régulièrement avec des établissements universitaires [...] et rien n'a changé depuis le référendum. Les personnes travaillant pour le FCO ont toujours dû obtenir une habilitation de sécurité, selon la nature et la durée de leur travail», pouvait-on lire dans un communiqué, qui assure par ailleurs que la Grande-Bretagne continuera à consulter les conseillers «les plus brillants, quelle que soit leur nationalité».

Le Financial Times rapporte que le ministère aurait tenté de se défendre, arguant qu'il s'agirait d'un malentendu. 

Des enseignants-chercheurs de la LSE conseillent en effet régulièrement le ministère britannique des Affaires étrangères sur les scénarios de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, décidée par le référendum du 23 juin.

Le Premier ministre britannique Theresa May avait indiqué dimanche 2 octobre qu'elle déclencherait l'article 50 du Traité européen de Lisbonne avant la fin mars 2017, ouvrant la voie à une sortie du Royaume-Uni de l'UE au début de l'année 2019.