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Lavrov : Washington ne veut pas bombarder le Front Al-Nosra pour protéger les «bons gars»

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en évidence que malgré les multiples survols d’Alep par les Américains, leurs frappes n'étaient pas nombreuses.

«Moscou ne voit pas dans les faits que les Etats-Unis luttent sérieusement contre le Front Fatah al-Cham [l'ex-Front Al-Nosra depuis qu'il a rompu avec Al-Qaïda]. Et il est également suspect qu’ils nous demandent ainsi qu’à l’armée de l’air syrienne de ne pas voler au-dessus d’Alep car la force principale de l’ex-Front al-Nosra s’y trouve, ainsi que les représentants de l’opposition dite modérée, qui sont encerclés et qui n’ont pas d’autre choix que de rejoindre l’ex-Front al-Norsa», a déclaré Sergueï Lavrov dans une interview diffusée par la télévision russe.

«Ils nous disent : "ne touchez pas le Front Fatah al-Cham parce que c’est inhumain par rapport aux bons gars [soit l’opposition dite modérée] et nous lutterons contre eux après". Mais cet "après" n’arrive jamais. Washington avait promis de distinguer les gens normaux du Front Al-Nosra en février dernier», a-t-il poursuivi.

Le chef de la diplomatie russe a dit qu’il était certain que les Etats-Unis avaient un plan secret pour les combattants du Front Al-Nosra et qu’ils voulaient utiliser ces derniers comme force principale pour renverser Bachar el-Assad.

«Les bombardiers américains reviennent souvent avec des munitions inutilisées sur la base d’Incirlik ou sur d’autres bases qu’ils utilisent. Leurs vols sont fréquents mais leur efficacité est faible. Selon certaines estimations, elle n’atteint que 15% ou 20%», a-t-il poursuivi.

En ce qui concerne les relations entre la Russie et les Etats-Unis, Sergueï Lavrov a précisé qu’elles étaient tendues ces derniers temps à cause de la «russophobie agressive qui domine la politique américaine».

«Il s’agit non seulement de rhétorique russophobe mais de mouvements agressifs qui menacent la sécurité russe», a-t-il expliqué en faisant allusion aux sanctions et à l’élargissement de l’OTAN le long de la frontière russe.