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Contestation sociale en Belgique : une usine de frites bloquée

Le syndicat belge FGTB a lancé dès l'aube une opération coup de poing contre l'usine Clarebout, bloquant l'entrée et la sortie des camions chargés de frites surgelées. La contestation contre les mesures d'économies du gouvernement ne faiblit pas.

L'usine de transformation de pommes de terres Clarebout à Warneton est bloquée depuis 5 h du matin, ce vendredi 7 octobre. Les camions de livraisons de frites surgelées ne peuvent plus ni entrer ni sortir du site.

Le syndicat belge FGBT, à l'origine de l'opération menée par une trentaine de manifestants, entend ainsi dénoncer le plan d'économies proposé par le gouvernement belge.

La police est intervenue afin de canaliser le flux de camions qui s'accumule aux abords du site de production, localisé non loin de la frontière française, à l'ouest de Tourcoing. Les poids lourds ont ainsi été détournés vers le Touquet, où le trafic routier se fait difficilement.

Alors que l'ensemble de la Wallonie picarde est touchée par des piquets de grève, le mouvement social contre les plans d'économie du Premier ministre belge Charles Michel prend de l'ampleur.

Le 29 septembre dernier, des dizaines de milliers de manifestants défilaient à Bruxelles. Les syndicats belges dénonçaient alors un bilan particulièrement négatif des mesures libérales prises par le gouvernement belge avec pour résultat des «factures plus élevées, [une] protection sociale réduite, travailler plus et plus longtemps pour moins et de manière toujours plus flexible».

«Ce gouvernement est le plus antisocial de ces trente dernières années», accusait alors le président du syndicat FGTB, Rudy de Leeuw. Arrivé au pouvoir en octobre 2014, le gouvernement Michel a décidé le gel temporaire des salaires et le report de l'âge de la retraite de 65 à 67 ans. Les syndicats dénoncent aussi l'élaboration du projet de loi «Peeters», équivalent belge de la loi El Khomri française qui, selon eux, a pour but de démanteler le droit social belge.