Les résultats du référendum du 2 octobre auront une valeur toute symbolique : une vaste majorité des votants (98,32%) ont répondu «non» à la question «Voulez-vous que l’Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non-hongrois en Hongrie sans l’approbation du Parlement hongrois ?». Référendum symbolique car seulement 43,8% des votants, soit 3,6 millions d'individus, se sont exprimés, un pourcentage insuffisant pour que ce référendum soit validé, selon la constitution hongroise.
Avant l'annonce des résultats finaux, Viktor Orban avait déjà félicité le peuple de la victoire du «non».
«Bruxelles ou Budapest, telle était la question. Et nous avons dit Budapest. Nous avons décidé que la question migratoire relevait de la juridiction de la Hongrie», a déclaré le dirigeant hongrois qui avait pensé ce référendum comme un défi lancé à la gouvernance de l'Union européenne, au nom de la souveraineté des nations. Un véritable pied de nez à Bruxelles. En 2003, la participation nécessaire de 50%, n'avaient pas non plus été atteinte lors d'un référendum sur l'adhésion à l'Union européenne mais le pays avait tout de même rejoint l'UE.
Le Premier ministre s’est dit également «fier» que les Hongrois soient «les premiers» en Europe à avoir été appelés à se prononcer sur l'accueil des réfugiés pour combattre les décisions de «l'élite à Bruxelles».
«L'Union européenne ne pourra pas imposer sa volonté à la Hongrie», a-t-il martelé, en proposant «un changement constitutionnel pour refléter la volonté du peuple».
Les réactions se multiplient
Le Front National a été parmi les premiers à féliciter Budapest pour les résultats du référendum.
«Bien que le quorum ne soit pas atteint, 95% des électeurs en Hongrie disent NON à la répartition des migrants imposée par l’UE !», a écrit sur Twitter la député FN Sophie Montel avant même les résultats finaux.
Pendant le processus du référendum, les chaînes de télévision hongroises réalisaient des interviews d'hommes et de femmes sortant des bureaux de vote. La plupart leur ont répondu être persuadés que «les migrants allaient prendre la route de la Hongrie si le référendum leur [était] favorable».
«J’ai voté non pour dire que Bruxelles ne peut pas prendre de décision sans l’approbation des Hongrois», a déclaré l’un des électeurs.
Quant à l'éventuelle invalidation des résultats de ce référendum, les internautes citent divers exemples d'autres référendums où un faible taux de participation n’avait pas empêché la décision populaire d'être respectée.
D’après les quotas migratoires européens , la Hongrie devrait accueillir au moins 1 294 migrants en vertu du plan européen de répartition de 160 000 personnes, plan adopté il y a un an pour soulager les pays par lesquels entrent les migrants en Europe : la Grèce et l'Italie.
Les responsables européens ont à plusieurs reprises averti que cette solidarité n'était pas «à la carte». Mais ils ont néanmoins peu de moyen de forcer Budapest à remplir ses engagements, alors même que le plan de relocalisation est contesté par d'autres Etats membres de l'Union.