Le décret signé par le président russe évoque «un changement radical dans l’environnement, une menace à la stabilité stratégique causée par les actions hostiles des Etats-Unis contre la Russie et l’incapacité de Washington à remplir ses obligations prises sur l’élimination du plutonium d’après [la signature] d'accords internationaux».
Ce nouveau développement n'est pas tout à fait une surprise étant donné que la Russie s'était dite insatisfaite de la manière avec laquelle les Etats-Unis géraient leurs stocks de plutonium. Washington avait en effet décidé qu'il serait moins cher de mélanger les matériaux nucléaires à d'autres produits.
La Russie a pu insister sur le fait que les Etats-Unis violaient les termes de l'accord, qui exigeaient le recours à un réacteur nucléaire pour transformer le plutonium. Contrairement au procédé de mélange mis en pratique par les Etats-Unis, cette méthode rend le processus de transformation irréversible.
Cet accord entre Washington et Moscou avait été signé en 2000. Les deux pays s'étaient engagés à éliminer chacun 34 tonnes de plutonium militaire excédentaire issu de la guerre froide, afin de les recycler sous forme de combustible MOX, à usage civil. L’accord prévoyait aussi la construction d'une usine de recyclage de plutonium militaire sur le site de Savannah River, à Aiken, en Caroline du Sud, ce qui n’a jamais été réalisé.