Le 2 octobre, dans la ville éthiopienne de Bishoftu, plusieurs milliers de personnes de l’ethnie Oromo se sont ressemblées sur les bords d'un lac sacré Harsadi pour assister à la cérémonie de l’Irreecha, qui marque la fin de la saison des pluies.
De nombreux participants brandissaient leurs bras en croix au-dessus de la tête, un geste devenu le symbole de la contestation des Oromos face aux autorités éthiopiennes.
La cérémonie a rapidement dégénéré. Les manifestants ont lancé des pierres et des bouteilles sur les forces de sécurité, qui ont riposté d'abord à coups de bâton, puis avec du gaz lacrymogène.
Le porte-parole de l’opposition Merera Gudina a déclaré à Reuters qu’au moins 50 personnes avaient été tuées dans les affrontements avec la police.
Les autorités de la ville, elles n’ont pas encore donné de chiffre mais confirmé qu'il y avait de nombreuses victimes.
L'Ethiopie est actuellement en proie à un mouvement de contestation anti-gouvernementale sans précédent depuis une décennie, qui a commencé en région oromo (centre et ouest) au mois de novembre 2015 et qui s'est étendu depuis l’été à la région amhara (nord).
Ces deux ethnies représentent environ 60% de la population éthiopienne et contestent de plus en plus ouvertement ce qu'ils perçoivent comme une domination sans partage de la minorité des Tigréens, issus du nord du pays, qui occupent les postes-clés au sein du gouvernement et des forces de sécurité.