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Burundi : les citoyens appelés à financer des élections qui ont provoqué plusieurs mois de violences

Après des mois de violences dues à la volonté du président Nkurunziza de briguer un troisième mandat, le gouvernement du Burundi, inquiéte par la suspension de l'aide occidentale, appelle désormais ses citoyens aux dons pour les élections,

Mercredi, des manifestants ont de nouveau investi les rues pour réclamer le départ du président Pierre Nkurunziza. Faisant face aux soldats, beaucoup d'entre eux portaient des branches de feuillus, symboles de paix. 

Le porte-parole de la présidence, Gervais Abayeho a lui expliqué qu'un vide politique serait «pire qu'un coup d'Etat» pour le pays et que des élections auront lieu «avec ou sans l'aide de l'occident». 

Dans un communiqué officiel datant du 26 mai 2015, le gouvernement du ‪‎Burundi‬ dit avoir rassemblé «une bonne partie des moyens nécessaires» pour la tenue des élections générales des  5, 26 juin et 17 juillet et invite «les citoyens patriotes» à une «contribution volontaire» pour concrétiser son engagement à «asseoir une culture démocratique basée sur le principe universel du choix par le peuple de ses dirigeants» et «appuyer les efforts déjà consentis par les amis du Burundi».

Un compte intitulé «ELECTIONS 2015» a été ouvert à la Banque de la République du Burundi. 

La Belgique a déjà interrompu son financement au Burundi. Par ailleurs, la France et les Pays-Bas ont indiqué que «certaines formes d’aide seraient suspendues si le président Nkurunziza ne se retirait pas», selon le porte-parole

Le Burundi, un pays pauvre qui exporte principalement du café et dépend largement de l’aide étrangère. De 1993 à 2003, il a été éprouvé par une guerre civile au cours de laquelle au moins 250 000 personnes sont mortes.

Récemment, la volonté du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat a provoqué des manifestations quotidiennes, au cours desquelles au moins 20 personnes ont été tuées et 471 autres blessées. Certains hauts militaires ont profité du chaos dans lequel le pays était plongé durant cette période pour tenter un coup d’État contre le président, sans succès. 

Pierre Nkurunziza est arrivé au pouvoir en 2005 à la suite de la signature des accords d’Arusha qui ont mis fin à la guerre civile, avant d’être réélu en 2010 sans aucune opposition car ses rivaux avaient alors boycotté les élections. Il soutient être admissible à un troisième mandat, étant donné qu’il avait été élu par le Parlement et non par la population pour son premier mandat.