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Des voix s'élèvent contre la candidature de Kristalina Georgieva à la tête de l'ONU

Selon des sources diplomatiques citées par l'AFP, la Russie aurait émis des objections face à la décision de la Bulgarie de nommer la commissaire européenne Kristalina Georgieva comme candidate pour prendre en janvier 2017 la tête de l'ONU.

La Russie, le Venezuela et la Malaisie ont critiqué la diffusion d'une lettre du gouvernement bulgare décrivant Kristalina Georgieva comme sa «seule et unique candidate». 

Ils ont réclamé des éclaircissements quant au fait qu'une autre candidate bulgare, Irina Bokova, restait en lice. Finalement, les clarifications nécessaires ont été fournies «et tout est réglé», a indiqué le président du Conseil, l'ambassadeur néo-zélandais Gerard Van Bohemen. Ce nouveau rebondissement augure cependant mal d'un soutien russe à sa candidature, ont estimé des diplomates.

La Bulgarie a décidé mercredi 28 septembre de soutenir Kristalina Georgieva au détriment de sa compatriote Irina Bokova, patronne de l'Unesco. Mais celle-ci entend bien rester dans la course et rien ne l'oblige à se retirer. Kristalina Georgieva doit passer lundi 3 octobre une audition devant l'Assemblée générale de l'ONU, comme l'ont déjà fait les autres candidats.

Le processus de sélection entrera le 5 octobre dans une nouvelle phase cruciale, puisque les grandes puissances membres du Conseil de sécurité, dont la Russie fait partie, auront la possibilité de bloquer un candidat en mettant leur veto. Les cinq membres permanents (Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Chine) disposent de ce droit.

Pour l'heure, les cinq tours de scrutin indicatifs ont tous été remportés par l'ancien Premier ministre portugais Antonio Guterres, qui détient une large avance sur ses huit concurrents.

Kristalina Georgieva a l'avantage d'être une femme (huit hommes se sont succédés jusqu'ici à la tête de l'ONU) et originaire d'Europe de l'Est, seule région à ne pas encore avoir eu de représentant à ce poste. Le chef de l'UNESCO Irina Bokova, classée seulement sixième lors du dernier scrutin, était réputée avoir le soutien de Moscou, alors que sa rivale et compatriote est poussée par l'Allemagne.

Beaucoup de diplomates s'interrogent donc sur le prochain vote russe, et certains estiment que Kristalina Georgieva trop tardé à entrer en lice.

«Je pense qu'elle arrive trop tard», a déclaré le 29 septembre à des journalistes l'ambassadeur ukrainien Volodymyr Yelchenko, ajoutant : «La manière dont cela est fait n'est pas tout-à-fait correcte.»

«C'est une candidate solide mais il est difficile d'entrer dans la course en retard, on paie une pénalité», explique un diplomate du Conseil, tandis qu'un autre prédit que Kristalina Georgieva «ne sera pas accueillie à bras ouverts».

Les 15 membres du Conseil espèrent se mettre d'accord sur un nom dans les prochaines semaines. Ban Ki Moon quitte ses fonctions fin décembre 2016, après deux mandats de cinq ans.