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Afghanistan : une frappe américaine dirigée contre Daesh fait des victimes civiles

Plusieurs civils afghans ont trouvé la mort dans la nuit du 27 au 28 septembre dans une frappe américaine visant des militants de l'Etat islamique en Afghanistan, selon des responsables afghans faisant état de bilans contradictoires.

Le chef de la police du district d'Achin dans la province du Nangarhar (Est) a indiqué à l'AFP que la frappe avait tué 15 combattants de l'EI rassemblés pour accueillir un pèlerin de retour de la Mecque, ainsi que trois civils. 

Mais un député du Nangarhar, Estmatullah Shinwari, a assuré à Kaboul que la frappe, effectuée par un drone, avait tué 13 civils, «un homme âgé de retour du Hajj [le grand pèlerinage de la Mecque] et douze personnes de son entourage en touchant sa maison».

Selon lui, six combattants de Daesh ont également été tués dans les frappes.

Le porte-parole du gouverneur de la province, Attaullah Khogyani, a confirmé l'attaque nocturne, indiquant qu'une enquête en cours allait préciser le nombre de victimes civiles.

Contactés, les responsables américains déployés sous mandat de l'OTAN ont confirmé avoir décidé d'une frappe dans la région et qu'ils se renseignaient actuellement sur d'éventuelles victimes civiles, refusant de faire davantage de commentaires.

«Les forces américaines ont lancé une frappe anti-terroriste dans le district d'Achin le 28 septembre, mais pour des raisons de sécurité opérationnelle nous ne commentons pas les détails de ce type d'opérations», a indiqué le général Cleveland.

«Nous sommes au courant des accusations faisant état de victimes civiles et sommes en train de vérifier toutes les informations relatives à cette frappe», a-t-il ajouté.

Depuis l'été, les forces américaines stationnées en Afghanistan sous mandat de l'OTAN et l'armée afghane ont conduit de nombreuses frappes contre les positions et les combattants de l'EI dans l'est du pays. Elles estiment les avoir confinés à trois districts, alors qu'ils étaient présents dans une dizaine de districts au début de l'année, et avoir réduit leur présence de moitié, dans les faits, à moins de 1 500 combattants.

La semaine dernière, ces forces ont été accusées d'avoir tué huit policiers dans la province centrale d'Uruzgan, lors d'une frappe visant officiellement des insurgés qui attaquaient ce poste de police.

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