CPI : un djihadiste malien condamné à neuf ans de prison pour destruction de mausolées à Tombouctou

- Avec AFP

CPI : un djihadiste malien condamné à neuf ans de prison pour destruction de mausolées à Tombouctou© Sébastien Rieussec Source: AFP
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Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont reconnu lors d'un verdict historique le djihadiste malien Ahmad Al Faqi Al Mahdi coupable de la destruction de mausolées classés au patrimoine mondial de l'humanité à Tombouctou.

«Considérant notamment sa participation directe à de nombreux incidents et son rôle en tant que porte-parole pour les médias», les juges ont estimé que l'accusé «est coupable», a affirmé le juge Raul Pangalangan le 27 septembre.

L’homme a été condamné à neuf ans de prison.

L'accusé, en costume gris, chemise blanche et cravate rayée, a écouté la lecture du jugement de manière concentrée, hochant de temps en temps la tête. En se rasseyant après la lecture de la sentence, il a mis une main sur son cœur.

Des dunes du Sahara à celles de la mer du Nord, au pied desquelles se dresse la CPI, le Touareg Ahmad Al Faqi Al Mahdi est accusé de crime de guerre pour avoir «dirigé intentionnellement des attaques» contre neuf des mausolées de Tombouctou (nord du Mali) et contre la porte de la mosquée Sidi Yahia entre le 30 juin et le 11 juillet 2012.

Un accusé «plein de remords et de regrets»

Après avoir plaidé coupable à l'ouverture de son procès, cet homme aux petites lunettes avait demandé pardon à son peuple, assurant être «plein de remords et de regrets». Disant avoir été à l'époque «sous l'emprise» de groupes djihadistes, il avait appelé les musulmans du monde entier à résister «à ce genre d'actions».

La procureure affirme que l'accusé, né vers 1975, était un membre d'Ansar Dine, l'un des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le nord du Mali pendant environ dix mois en 2012, avant d'être en grande partie chassés par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 par la France.

En tant que chef de la Hisbah, la brigade islamique des mœurs, il aurait ordonné et participé aux attaques contre les mausolées, détruits à coups de pioche, de houe et de burin.

Cette brigade est accusée par des organisations des droits de l'Homme de s'être livrée à des crimes contre l'humanité, incluant torture, viols et la mise en esclavage sexuel de femmes de Tombouctou. Au début du procès, ces organisations avaient regretté que les charges contre Al Madhi ne soient pas élargies pour inclure ces crimes.

Pour ses avocats, l'accusé est pourtant «un homme honnête» qui, à un moment donné, «s'est trompé». «C'est un homme qui voulait construire quelque chose de mieux», avait affirmé Jean-Louis Gilissen lors de sa plaidoirie.

L'accusation avait requis entre neuf et onze ans de détention, et la défense s'était engagée à ne pas interjeter appel si la peine décidée par les juges se trouvait effectivement au sein de cette échelle.

Les juges ont retenu plusieurs circonstances atténuantes, dont l'admission de sa culpabilité, sa coopération, son empathie pour les victimes et ses remords ainsi que sa «réticence initiale à commettre les crimes».

Ce procès, le premier pour destruction de biens culturels, a vu une avalanche d'autres primeurs : premier accusé à reconnaître sa culpabilité, Ahmad Al Faqi Al Mahdi est le premier djihadiste à être jugé à La Haye et le premier accusé dans le cadre du conflit malien.

Les experts et les Nations unies espèrent que le jugement «mettra fin à l'impunité» pour la destruction de biens culturels, alors que de nombreux sites sont régulièrement détruits en Irak ou en Syrie.

Mais même si la liste des sites en danger ne cesse de s'allonger, d'autres poursuites ne seront pas évidentes. Ni l'Irak, ni la Syrie n'ont signé le Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI. Sans décision de l'ONU, aucune enquête n'est possible.    

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