Hillary Clinton, quand elle était secrétaire d'Etat dans l'Administration Obama, aurait-elle facilité la vente d'armes à des Etats peu recommendables?
C'est en tout cas ce qui ressort de l'enquête menée par l'International Business Times (IBM). D'après ce journal américain en ligne, le département d'Etat aurait approuvé, sous la tutelle de Hillary Clinton, la vente d'armes à vingt pays qui étaient ou qui sont devenus par la suite des donateurs de la Fondation Clinton, une organisation philanthropique gerée directement par Bill Clinton.
L'IBM écrit ainsi: "L'Algérie, l'Arabie saoudite, le Koweït, les Emirats arabes unis, Oman et le Qatar, tous ont versé de l'argent à la Fondation Clinton et ont aussi obtenu l'autorisation du Département d'Etat d'acheter des armes de fabrication américaine alors même que le Département les avaient épinglés pour une série de problèmes, corruption, restrictions sur les libertés civiles et répression violente contre les opposants politiques".
Le livre qui accuse
Ce n'est pas la première fois que des accusations de conflits d'intérêts à propos de la Fondation Clinton sont portées à l'encontre de l'ancienne Secrétaire d'Etat. Ainsi, début mai est sorti le livre d'investigation Clinton Cash. L'auteur, Peter Schweizer, y accuse ainsi l'ancien couple présidentiel d'avoir profité de la fonction de Secrétaire d'Etat qu'occupait Hillary Clinton de 2009 à 2013 pour récolter de l'argent et de s'être ainsi directement enrichis.
Peter Schweizer soulignait ainsi "un schéma de transactions financières impliquant les Clinton, intervenues simultanément à des décisions politiques des États-Unis qui ont bénéficié aux fournisseurs de ces fonds".
Ainsi, l'auteur faisait le lien entre le cachet d'un million de dollars versé à Bill Clinton pour l'une de ses onéreuses conférences de la part d’une banque canadienne. Seulement voilà, cette banque était précisément l’un des principaux actionnaires du projet d’oléoduc Keystone, alors débattu au Sénat américain.
Peter Schweizer accuse Bill Clinton de s’être enrichi personnellement en effectuant des discours très bien rémunérés: "Des treize discours de Clinton ayant atteint les 500 000 dollars, seuls deux ont eu lieu lorsque sa femme n’était pas secrétaire d’État", souligne l’auteur dans le New York Times.
Pourtant, lors du mandat de Hillary Clinton au Département d'Etat, la fondation s'était engagée à réduire les dons effectués par les gouvernements étrangers et à demander l’accord préalable du gouvernement dans ces cas-là. Ce qui n'a pourtant jamais été fait, toujours selon Peter Schweizer.
La Fondation avait toutefois admis en avril dernier des "erreurs" concernant la transparence des donations.
L'enjeu de l'élection présidentielle
Ces accusation sortent dans la presse internationale alors que Hillary Clinton a clairement annoncé le 12 avril dernier sa candidature à l'investiture démocrate pour la prochaine présidentielle de 2016.
Si elle part favorite dans les sondages, ces accusations d'enrichissements personnels ou de conflits d'intérêts peuvent toutefois peser sur sa future campagne.
La presse américaine, à l'époque de sa candidature, avait d'ailleurs relevé que pour contrer ces accusations et se forger une image moins liée à l'argent, la candidate n'avait pas hésité à entreprendre un tour des Etats-Unis en camping-car. Barack Obama s'en était à l'époque fortement amusé lors du dernier dîner des correspondants de presse à Washington, en déclarant : "Une amie proche était millionnaire, maintenant elle vit dans un minibus dans l'Iowa".