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Rand Paul, sénateur américain : Barack Obama peut en finir lui-même avec la surveillance du NSA

Alors que le président américain a appelé le Sénat à faire un compromis et prolonger les dispositions clés du Patriot Act, le sénateur Rand Paul juge Barack Obama «hypocrite», indiquant qu’il pourrait en finir lui-même avec le programme controversé.

Dans cinq jours, les dispositions clés du Patriot Act toucheront à leur fin, y compris celle que la NSA a utilisé pour justifier le droit de fouiller dans les conversations téléphoniques des Américains. Le sénateur Rand Paul a dit qu’une grande partie du pouvoir de surveillance de la NSA est cimenté par ce décret et Barack Obama lui seul peut révoquer les pouvoirs de l’agence.

«Il est hypocrite sur ce sujet. Le président a lancé ce programme par un décret exécutif», a dit Rand Paul lors de l’émission «CBS This Morning». «La cour d’appel des États-Unis, située juste en dessous de la Cour suprême, a dit que c’était illégal. Pourquoi ne l’arrête-t-il pas? Qu’est-ce qu’il attend? Il l’a lancé lui-même, il devrait l’arrêter… J’ai demandé à plusieurs reprises au président d’arrêter ce programme».

Rand Paul, qui est aussi candidat aux présidentielles de 2016, a répondu ainsi à l’appel du président Obama au Sénat à trouver un moyen de prolonger les dispositions du Patriot Act qui toucheront bientôt à leur fin.

«Cela doit être fait», a dit Obama aux journalistes dans le Bureau ovale mardi. «C’est primordial de garder les Américains en sécurité».

Tandis que l’ordre exécutif qui a donné un pouvoir élargi de surveillance à la NSA a été mis en œuvre en 1981sous la présidence Reagan, l’agence a collecté des relevés de conversation téléphonique du temps de l’administration Bush, grâce à la section 215 du Patriot Act. En 2011, Barack Obama a de nouveau autorisé certaines clauses de la loi.

Cependant, l’ex-employé de la NSA Edward Snowden a entretemps exposé aux yeux du monde l’ampleur du programme de collecte de données. Barack Obama a réagi en disant qu’il limiterait certains aspects du pouvoir de la NSA. Il a affiché son soutien au paragraphe du Freedom Act qui comptait en finir avec la collecte des données téléphoniques de la part du NSA et réformer le système de collecte de ces informations, mais cette mesure a été rejetée par le Sénat ce weekend.

Rand Paul qui se prononce contre le renouvèlement du Patriot Act tant que les zones d’ombre concernant la surveillance de masse ne sont pas levées, pense que les données collectées par la NSA dans le cadre de son programme de collecte devraient être détruites.

«Je pense que les données doivent être éliminées. Je trouve que l’information a été collectée de manière illégale et doit être supprimée», a dit Rand Paul au cours de l’émission «Fox & Friends».

Le secrétaire de presse de la Maison Blanche Josh Earnest a dit mardi aux journalistes que Barack Obama ne pouvait pas en finir unilatéralement avec le programme de collecte de données téléphoniques.

«Les pouvoirs employés par nos professionnels de la sécurité nationale pour assurer notre sécurité sont les pouvoirs qui leur ont été fournis par notre Congrès et ces pouvoirs ne peuvent être renouvelés que par le Congrès à travers un acte du Congrès», a martelé le secrétaire de presse de la Maison Blanche.

 

Le Sénat a échoué à adopter le Freedom Act américain samedi, alors que le projet de loi était aisément passé devant la Chambre des représentants des États-Unis. La Chambre et le Sénat sont en congé pour une semaine, et un assistant de sénateur républicain a dit sous couvert d’anonymat, qu’il n’y a pas de négociations à ce sujet entre les deux chambres.

Le chef de la majorité du Sénat Mitch McConnell a appelé les sénateurs à tenir une session dimanche 31 mai, seulement quelques heures avant la date limite, mais il n’est pas certain que les législateurs trouvent une nouvelle solution.