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Pologne : le parlement étudie l'interdiction totale de l'avortement et écarte sa libéralisation

Le Parlement conservateur polonais a décidé le 23 septembre de poursuivre les travaux sur une proposition de loi interdisant totalement l'avortement et a écarté celle destinée à libéraliser la loi actuelle, déjà l'une des plus restrictives en Europe.

Le texte «Sauvons les femmes» autorisant l'IVG sans conditions jusqu'à la 12e semaine de grossesse a été définitivement rejeté en première lecture.

La proposition d'initiative citoyenne déposée par le comité «Stop Avortement», bannissant complètement l'avortement (à l'exception de cas extrêmes où la vie de la femme enceinte est en danger immédiat) a été envoyée à la Commission de la Justice et des Droits de l'Homme, après un vote à une très forte majorité des députés.

L'actuelle loi en vigueur, une des plus restrictives dans l'Union européenne, autorise l'avortement dans trois cas : risque pour la vie ou la santé de la mère, examen prénatal indiquant une grave pathologie irréversible chez l'embryon et grossesse résultant d'un viol ou d'un inceste.

Pour pouvoir déposer leur proposition de loi devant le Parlement en tant qu'initiative citoyenne, les opposants à l'avortement avaient recueilli près d'un demi million de signatures - alors que 100 000 auraient suffi. Les promoteurs de l'autre projet ont déclaré en avoir réuni environ 215 000. 

Les députés se sont également prononcés, ce vendredi 23 septembre, pour le renvoi en commission d'une proposition de loi présentée par un groupe de députés qui vise à limiter strictement la pratique de la fécondation in vitro. 

Ce projet interdit notamment la congélation des embryons, considérés par ses promoteurs comme des êtres humains dès la pénétration de l'ovule par le spermatozoïde, avant même son implantation dans l'utérus. Il impose aussi qu'un seul ovule soit fécondé à la fois, ce qui réduirait considérablement les chances de succès du procédé.

Moins de 2 000 avortements légaux sont pratiqués chaque année en Pologne. Le nombre d'IVG clandestines ou pratiquées à l'étranger reste inconnu.  Les organisations de défense des droits des femmes l'estiment entre 100 000 et 150 000, des chiffres que réfutent les militants opposés à l'avortement.