«Il y a eu une nouvelle provocation le 19 septembre : le bombardement d'un convoi humanitaire près d'Alep», a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, durant la conférence du Conseil de Sécurité de l'ONU du mercredi 21 septembre. Le ministre a également noté qu'au même moment, des combattants rebelles syriens avaient progressé dans le district 1070 d'Alep, et a appelé à une enquête impartiale sur le drame : «Je suis convaincu que de telles coïncidences requièrent une analyse sérieuse et une enquête».
Sergueï Lavrov a également prévenu que le cessez-le-feu négocié avec les Etats-Unis le 9 septembre dernier (dont Damas a déclaré la fin après avoir accusé les rebelles de l'avoir violé à de nombreuses reprises) ne pourrait marcher qu'à condition que toutes les parties impliquées dans le conflit fassent simultanément un pas en avant. «Autrement, rien ne se passera. Il n'y aura que des trêves unilatérales», a fait savoir le membre du gouvernement russe.
Le chef de la diplomatie russe a souligné que «les forces du gouvernement syrien [avaient] commencé leur retrait, en accord avec l'accord russo-américain, avant de réaliser que l'opposition ne leur avait pas emboîté le pas, et avait même ouvert le feu». Le haut responsable russe a dénombré quelque 300 violations de la trêve par les groupes rebelles syriens, parmi lesquels Ahrar al-Sham (le Mouvement islamique des hommes libres du Sham).
Kerry : «Ecouter Lavrov me fait me sentir dans un univers parallèle»
La proposition russe d'enquête sur l'assaut sur le convoi humanitaire n'a, semble-t-il, pas satisfaite Washington : lors de la conférence du Conseil de sécurité de l'ONU, le Secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré qu'écouter son homologue lui faisait se sentir dans un «univers parallèle»...
Lundi 19 septembre, 31 véhicules humanitaires ont été attaqués alors qu'ils se dirigeaient vers la ville d'Alep, en proie à la guerre. Selon la Croix Rouge, 20 civils et un travailleur humanitaire sont décédés dans l'agression. Mardi, le porte-parole du département humanitaire des Nations Unies a fait s'avoir que l'ONU n'était pas en position de déterminer s'il s'agissait d'une attaque aérienne, comme cela avait été avancé dans un premier temps par l'organisation.
Détails à suivre...